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La méditation modifie durablement le fonctionnement du cerveau

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amygdale cerveau
Selon une étude américaine, la pratique régulière de la méditation modifie l'activité de l'amygdale (en rouge ci-dessus), cette zone du cerveau notamment impliquée dans la peur, le stress et d'anxiété. Crédits : Life Science Databases(LSDB)
Une étude américaine montre que la pratique régulière de la méditation modifie de façon durable le fonctionnement du cerveau.
S'engager dans une pratique régulière de la méditation modifie durablement le fonctionnement du cerveau, selon une étude menée par par des chercheurs de l'Hôpital Général du Massachusets (Boston, Etats-Unis), et publiée le 1er novembre 2012 dans la revue Frontiers in Human Neuroscience.
Si les neurologues savaient depuis longtemps que le cerveau d'une personne en train de méditer a un fonctionnement différent de celui habituel, cette étude vient aujourd'hui montrer que la méditation peut aussi engendrer des modifications neuronales durables, c'est-à-dire subsistant après l'activité de méditation proprement dite.

Plus encore, ces modifications durables semblent pouvoir apparaître assez rapidement. En effet, l'étude menée par les chercheurs de l'Hôpital Général du Massachusets a porté sur des individus initialement novices en matière de pratique méditative, et qui ont suivi des cours de méditation sur une durée de 8 semaines seulement.

Le fonctionnement de l'amygdale modifié


Plus précisément, qu'ont découvert les chercheurs ? Ils ont constaté une modification dans le fonctionnement de l'amygdale, une zone du cerveau associée au traitement des émotions, et plus particulièrement impliquée dans les émotions telles que la peur, l'aversion et l'anxiété.

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont formé deux groupes de volontaires, lesquels ont tous deux suivi des cours de méditation pendant huit semaines.
Mais alors que les cours suivis par le premier groupe étaient consacrés à une méditation orientée vers le développement de la conscience de soi (appelée "méditation de pleine conscience", cette technique consiste à se concentrer sur un phénomène physiologique propre, comme sa respiration, en ramenant à chaque fois ses pensées vers la conscience de ce phénomène), les cours suivis par le deuxième groupe étaient plutôt orientés vers l'aptitude à faire émerger le sentiment de compassion pour autrui.

Au terme de ces huit semaines, 12 volontaires au sein de chacun de ces deux groupes ont été exposés à une série de 216 photographies, dont certaines véhiculaient des émotions positives (joie, sérénité, etc.), d'autres des émotions neutres, et d'autres enfin des émotions négatives (souffrance, peur, dégoût, etc.). Pendant le défilement des photographies, l'activité cérébrale des volontaires était analysée via imagerie à résonance magnétique fonctionnelle, une technologie qui permet de cartographier les variations d'activité du cerveau au cours du temps.

Une moindre sensibilité émotionnelle aux stimulations extérieures


Résultat ? Chez les volontaires qui avaient suivi des cours de méditation orientée vers le développement de la conscience de soi (la méditation dite de "pleine conscience"), l'activité de l'amygdale était sensiblement diminuée pour tous les types de photographies, traduisant donc un abaissement de la réponse émotionnelle aux photographies visionnées. D'une certaine manière, les volontaires de ce groupe étaient devenus émotionnellement "moins sensibles" aux stimulations de leur environnement.

Quant aux volontaires qui avaient pratiqué une méditation orientée vers le sentiment de compassion, le résultat a été là aussi un abaissement de l'activité de l'amygdale, mais uniquement pour les photos à contenu émotionnel positif et neutre. En revanche, pour les photos à contenu émotionnel négatif, comme par exemple le visage d'une personne en train de souffrir, les chercheurs ont observé une augmentation de l'activité de l'amygdale. Selon les chercheurs, ce phénomène est la conséquence directe du développement du sentiment de compassion induit par le type spécifique de méditation auquel ils avaient participé.

Si la pérennité des changements cérébraux induits par la méditation, pointés par cette étude, constitue à l'évidence un résultat important, il faut toutefois noter qu'une étude précédente avait déjà trouvé des résultats allant dans cette direction. Cette étude, publiée en janvier 2011 dans la revue Psychiatry Research Neuroimaging, avait déjà montré que la pratique régulière de la méditation avait pour effet de diminuer la quantité de matière grise présente dans l'amygdale (la matière grise est constituée de neurones, en opposition à la matière blanche qui est constituée de fibres nerveuses).

Ces travaux, publiés sous le titre "Mindfulness practice leads to increases in regional brain gray matter density", avaient également pointé une augmentation de la production de matière grise dans la partie gauche de l'hippocampe, une zone du cerveau connu pour son implication dans les mécanismes de la mémoire, mais aussi dans le développement de la conscience de soi, le sentiment de compassion, et l'introspection.

La technologie et l'attribut comportemental indispensable

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S'interroger sur les conséquences à long terme de ses actes !

La désorganisation du monde

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Rodolphe Durand
De Rodolphe Durand (éditions le Bord de l’eau, mars 2013).

Notre sélection :

« Notre modèle du monde ne semble plus coïncider avec aucune réalité durable », explique Rodolphe Durand, professeur de stratégie à HEC Paris. S’éloignant des modèles traditionnels économiques et sociaux, il propose une nouvelle approche pour comprendre le fonctionnement de nos sociétés. Selon lui, les organisations offraient jusqu’alors un sens à ceux qui y étaient associés (fondateurs, investisseurs, collaborateurs, clients…) en imposant une certaine « conception de l’économique et de la société ». Or, dans un monde fragmenté, avec une concurrence accrue, les organisations disparaissent ou perdent de leur légitimité. Une « désorganisation du monde » qui entraînerait le déchirement du lien entre individus et organisations. Mais cette perte de sens, dont témoigne Rodolphe Durand, n’est pas irréversible. Il est possible de renouveler le sentiment d’appartenance et d’attachement organisationnel des individus à travers une évolution des pratiques managériales.

Pourquoi nous avons choisi ce livre :
Après son bestseller sur l’organisation pirate, Rodolphe Durand (membre du comité scientifique de Business Digest) revient avec un ouvrage qui, lui aussi, devrait faire du bruit ! Non seulement l’auteur s’intéresse à la perte de sens qui menace les entreprises, mais il propose également des pistes pour les aider à recréer du lien avec les individus. Un livre lucide, mais optimiste.

Avons-nous besoin des pirates  ?
 

Point commun entre les pirates maritimes du xviie siècle, les radios pirates du xxe siècle, les cyberhackers d’aujourd’hui et les conquérants de l’espace de demain ? Ils sont des acteurs fondamentaux d’un capitalisme qu’ils questionnent et contribuent à faire évoluer. Regard sur ce qui se passe aux frontières du business.
Bien qu’elles se perçoivent comme des acteurs contestataires du capitalisme, les organisations pirates sont en réalité les moteurs de son évolution et donc de sa pérennité.
L’histoire du capitalisme est jalonnée d’exemples où, dès que de nouveaux territoires économiques sont conquis, les États créent des monopoles pour imposer leurs normes… et des actes de piraterie viennent remettre en cause ces tentatives de régulation. Les organisations pirates seraient-elles une dynamique clé du capitalisme ?

1. Piraterie et capitalisme : entre attraction et répulsion
Le capitalisme, qui répond à une logique de conquête de nouveaux territoires économiques, change sans cesse de forme sous la pression de forces qui le contraignent à s’adapter. Ainsi, en remettant en cause la manière dont les États cherchent à s’approprier des monopoles, l’organisation pirate pousse le capitalisme à explorer de nouvelles directions.

2. Les grands domaines de la piraterie moderne
La piraterie se développe là où les nouvelles contrées du capitalisme n’ont pas encore de propriétaire clairement défini.
• Internet : depuis la naissance du Web, des organisations pirates contestent certaines tentatives de régulation du réseau à l’échelle nationale (perçues comme de la censure).
• Les biotechnologies : des organisations biopirates comme le Craig Venter Institute annoncent qu’elles sont en mesure de créer de nouvelles espèces synthétiques et de les breveter, faisant fi des normes internationales.
• L’espace : si aucun gouvernement ne cherche aujourd’hui à accaparer les espaces extraterrestres, le lancement en 2010 du premier module spatial par l’entreprise privée Space X pose des questions quant aux futures frontières du territoire spatial.

3. Pourquoi les décideurs doivent-ils s’intéresser aux organisations pirates ?
Les organisations pirates bousculent les règles du droit de propriété qui ont contribué à l’essor du capitalisme. Par exemple, les hackers du Web incitent les entreprises à innover et contribuent à limiter les effets de rente dans la nouvelle économie. Puisque les pirates évoluent dans des espaces situés à l’avant-garde du capitalisme, mieux les observer permettrait aux dirigeants d’anticiper certaines grandes ruptures de demain.

Le temps

Synchronisation des ondes cérébrales

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Qu'est ce que la synchrothérapie ?


Le cerveau est certes un territoire énigmatique, mais depuis une cinquantaine d'années, la science a élucidé certains de ses mystères. Aujourd'hui, on utilise non seulement des produits pharmaceutiques pour intervenir dans sa chimie, mais aussi diverses technologies pour en modifier les mécanismes physiques. Ainsi, simplement en écoutant des enregistrements conçus à cet effet ou à l’aide de petits appareils émettant des signaux lumineux, semblables à des stroboscopes, on peut accélérer ou ralentir les ondes cérébrales ou encore synchroniser les ondes de l'hémisphère droit avec celles de l'hémisphère gauche.
Les effets recherchés sont variés et pas toujours orthodoxes sur le plan scientifique : améliorer le sommeil ou les fonctions immunitaires, surmonter la timidité, apprendre en accéléré, développer la créativité, mais aussi atteindre ce qu'on appelle des états « non ordinaires » de conscience - notamment pour faire des rêves éveillés ou des voyages hors du corps. Précisons que non ordinaire ne veut pas dire artificiel, mais qu'il s'agit plutôt d'états peu courants - on pourrait dire exigeant une disponibilité peu compatible avec notre mode de vie habituel.

Les ondes cérébrales

Dans les différentes zones du cerveau, l'influx nerveux fonctionne en relative cohérence et de façon rythmique : les neurones s'activent ensemble (plus ou moins), comme une pulsation, puis se calment, puis s'activent de nouveau. Grâce à de petites électrodes placées sur le cuir chevelu et reliées à un appareil appelé électroencéphalographe (EEG, inventé en 1929), le rythme de ces pulsations peut se traduire en forme d’ondes.
L'intensité de l'activité cérébrale se manifeste par la fréquence de ces ondes. On les calcule en hertz (Hz) - un hertz égalant une ondulation par seconde. Si le graphique enregistré par l'EEG est plat, c'est qu'il n'y a pas d'activité cérébrale. Quant aux ondes générées par un cerveau actif, on les divise en 4 ou 5 fourchettes, dont les appellations viennent du grec ancien :
  • Ondes delta : de 0,5 à 4 Hz, celles du sommeil profond, sans rêves.
  • Ondes thêta : de 4 à 7 Hz, celles de la relaxation profonde, en plein éveil, atteinte notamment par les méditants expérimentés.
  • Ondes alpha : de 8 à 13 Hz, celles de la relaxation légère et de l'éveil calme.
  • Ondes bêta : 14 Hz et plus, celles des activités courantes. Étrangement, les ondes cérébrales passent au bêta pendant les courtes périodes de sommeil avec rêve (sommeil paradoxal), comme si les activités du rêve étaient des activités « courantes ».
  • Il arrive aussi qu'on parle d'ondes gamma qui se situeraient au-dessus de 30 ou 35 Hz et qui témoigneraient d'une grande activité cérébrale, comme pendant les processus créatifs ou de résolutions de problèmes. (Ne pas confondre avec les rayons gamma, émis par le noyau des atomes.)
Mentionnons par ailleurs que le cerveau est divisé en deux hémisphères, puis en plusieurs aires, chacune ayant une fonction importante : aires du langage, de la sensibilité corporelle, de l'émotion, etc. En ce qui concerne les hémisphères, on sait qu'ils fonctionnent le plus souvent dans une relative indépendance, et que le gauche, généralement dominant, est le siège de la logique et du rationnel, tandis que le droit est celui de la créativité.
La fréquence des ondes cérébrales varie donc selon le type d'activités dans lequel on est engagé, mais les individus non entraînés ont relativement peu de contrôle sur celles-ci. Trop de stress, par exemple, et le système nerveux n'accepte pas de se détendre : les ondes cérébrales continuent alors de se maintenir dans la fourchette bêta et il est impossible de trouver le sommeil...
D'autre part, on avance que les meilleures ressources mentales pour la créativité et la résolution de problèmes se situeraient dans la fourchette des ondes thêta, auxquelles, malheureusement, on n'accède pas facilement.

Quand le cerveau prend le rythme

Plusieurs phénomènes extérieurs peuvent influencer le rythme des ondes cérébrales. La science a découvert que c'est généralement un effet de résonance qui est en cause, comme lorsqu’une note jouée au piano fait vibrer à l'unisson une corde de guitare. Le battement régulier des tambours de même que le chant grégorien ou des activités physiques rythmées comme la marche procurent, à la longue, cet effet. Désormais, la technologie moderne permet d'atteindre ces résultats en un rien de temps.
En effet, certains types de pulsations sonoresémises directement dans les oreilles peuvent induire, accélérer ou ralentir la fréquence des ondes en fonction du résultat recherché. Pour améliorer la qualité de détente et favoriser le sommeil, par exemple, on « invite » le cerveau à ralentir le rythme de ses ondes, qui pourraient graduellement passer de 14 à 4 Hz. On peut aussi améliorer la cohérence de l'influx nerveux des neurones, ce qui se traduit sur l'EEG par des ondes d’une plus grande amplitude.
Toutes sortes de compagnies produisent des disques de musique jouant sur ce principe de résonance, généralement avec des fréquences de 3 à 8 Hz, pour favoriser l'apprentissage et surtout la détente. On y combine parfois des injonctions parlées capables d'induction hypnotique— pour arrêter de fumer, par exemple. Une compagnie a même donné le nom « d'audiocaments » (marque déposée) à des produits de ce genre1.
S'agit-il de messages subliminaux? En principe, non. D'ailleurs, les entreprises inscrivent généralement une note sur leurs produits pour déclarer que ceux-ci ne contiennent aucun message subliminal pouvant représenter un viol psychologique. Certaines personnes s'inquiètent quand même2.

Une technologie au service des deux hémisphères

Modifier le rythme des ondes cérébrales, c'est une chose, mais faire adopter le même rythme par les 2 hémisphères du cerveau, c'est un pas de plus, semble-t-il. La théorie veut que plus les hémisphères fonctionnent au même rythme, plus grand est le bien-être. On croit même qu’un fonctionnement « intégré » des 2 hémisphères favorise de meilleures performances mentales et intellectuelles, puisque la logique (cerveau gauche) et la créativité (cerveau droit) agissent alors en synergie.
Un moyen d'y arriver a été découvert en 1973 par le Dr Gerald Oster, à l'École de médecine du Mont Sinaï, à New York : cela s'appelle les « battements binauraux » (qui concernent les deux oreilles). Lorsque, avec des écouteurs, on fait entendre une fréquence différente à chaque oreille, le cerveau adopte le rythme de la différence entre les 2 fréquences : si l'oreille gauche reçoit une fréquence de 210 Hz et la droite, de 200 Hz, les neurones des 2 hémisphères du cerveau adopteront une activité de 10 Hz, la fréquence différentielle. On appelle ce mécanisme la « réponse d'adoption de la fréquence ».
Apparemment, on ne peut pas jouer ainsi avec n'importe quelles fréquences, mais les chercheurs de l'Institut Monroe3, l'entreprise la plus active dans le domaine de la technologie de la synchronisation cérébrale, disent avoir découvert une cinquantaine de combinaisons dont les effets sur le cerveau seraient particulièrement bénéfiques. Robert Monroe, aujourd'hui décédé, a fait breveter ce procédé en 1975 et a conçu une série d'outils connus sous le nom de Hemi-Sync. Les plus simples sont des enregistrements sonores dans lesquels les signaux hertziens sont camouflés sous divers sons plus ou moins musicaux. On retrouve également des appareils plus complexes combinant ondes sonores et impulsions visuelles.
Pour faciliter le sommeil, par exemple, la fréquence différentielle des battements binauraux évolue lentement de 8 Hz à 2 Hz, favorisant donc le passage, en 40 minutes, d'un état de relaxation léger (8 Hz) à un état de transe profonde (2 Hz).
L'Institut Monroe affirme sur son site que ses produits sont susceptibles de faire « se concentrer les ressources du cerveau, de l'esprit et du corps pour atteindre divers buts », entre autres :4
  • activer un processus de croissance émotionnelle (développer l'estime de soi, éliminer l'autosabotage, etc.);
  • améliorer la détente et le sommeil;
  • augmenter la productivité et la performance mentale;
  • susciter des expériences transcendantes (faciliter la méditation, donner accès à l’intuition, etc.);
  • apporter un soutien pendant la grossesse et l'accouchement.
Mis à part ceux de l’Institut Monroe, de nombreux autres produits sont offerts sur le marché, surtout pour favoriser la relaxation et la créativité. La synchronisation des ondes cérébrales est également utilisée dans le domaine de la motivation, tant pour les gens d'affaires et les sportifs, que pour ceux voulant atteindre des objectifs personnels. On parle d'ailleurs d'« entraînement mental » et de « neurodynamique ».

Exploration du cerveau

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Le cerveau humain est constitué d'environ 100 milliards de neurones capables d'établir chacun jusqu'à 10.000 connexions. Le nombre de connexions potentielles est donc astronomique: 1 million de milliards (10 puissance 15).
Le cerveau compte également des cellules gliales, en nombre 10 à 50 fois plus important que les neurones. Longtemps, on a cru qu'elles ne jouaient qu'un role subalterne en facilitant les échanges entre les neurones. Mais on a découvert récemment que ces cellules gliales établissent elles aussi des connexions, à la fois entre elles et avec les neurones. Leur rôle exact est encore méconnu mais on sait que le cerveau d'Einstein contenait un nombre très important de ces cellules gliales.
Le cerveau est donc un système incroyablement complexe avec 2 réseaux complets qui travaillent en paralèlle et en interaction.
Par ailleurs, le cerveau est à la fois un système électrique, chimique, et probablement magnétique et quantique.

2 hémisphères
Au niveau physiologique, le cerveau est divisé en 2 hémisphères reliés au centre par un faisceau de fibres nerveuses par lesquelles transitent les échanges d'informations entre les 2 hémisphères.
L'hémisphère gauche commande la partie droite du corps. Il contrôle la parole, l'écriture, le calcul, et pense de façon logique et sérielle. C'est le cerveau rationnel.
L'hémisphère droit a une perception du monde plus spatiale, globale et intuitive. Il reconnait les formes et les visages, il pense de façon associative et holistique, et c'est aussi lui qui nous fait comprendre et apprécier l'art, la musique, ou la beauté de la nature. C'est le cerveau intuitif.
On a cru longtemps que chaque fonction était assurée par une zone précise du cerveau, dans l'un des 2 hémisphères. Nous savons maintenant que la plupart des fonctions activent plusieurs zones du cerveau réparties dans les 2 hémisphères (même si il y a souvent une dominante d'un coté ou de l'autre).
 

3 couches
Le cerveau est également constitué de 3 couches qui se sont formées successivement au cours de l'évolution des vertébrés. La premier cerveau, le plus proche de la moelle épinière, est le cerveau reptilien. Il gère le métabolisme, les réflexes et les besoins primaires (manger, se reproduire, fuir ou combattre). La 2è couche est le cerveau limbique, ou cerveau émotionnel, que nous avons an commun avec les autres mammifères. La 3è couche, la plus périphérique, est le cortex. Il apparait chez les mammifères évolués et permet le raisonnement, les capacités d'abstraction et de conceptualisation, et l'aptitude au langage.
Chez le chat ou le chien, le cortex est à peine présent. Son épaisseur est inférieure à 1 millimètre.
Chez l'homme, l'épaisseur du cortex est comprise entre 1 et 4,5 millimètres.
 

Circonvolutions
La couche extérieure du cerveau humain est plissée de circonvolutions, ce qui permet d'accroitre la surface du cortex, et donc l'intelligence. La surface du cortex humain atteint ainsi 2 mètres carrés.
Le cerveau du chat ou du chien a peu de circonvolutions. Elles sont plus nombreuses chez le singe, nettement plus chez l'homme, et encore plus chez... le dauphin, dont le cerveau est également plus volumineux que le cerveau humain, et avec une structure plus performante (détails dans le topic sur "l'intelligence animale").

Les neurones
Le neurone est une cellule dont la structure rappelle celle d'un arbre.
A partir du noyau et du corps cellulaire, le neurone étend un long prolongement appelé "axone" avec de multiples ramifications à son extrémité qui sont autant de connexions vers d'autres neurones. Le tronc de l'axone est entouré d'une gaine constituée de cellules gliales. C'est par l'axone que le neurone envoie une impulsion électrique vers d'autres neurones.
A l'opposé de l'axone, le neurone étend d'autres ramifications encore plus nombreuses et "fractalisées" à partir du corps cellulaire; ce sont les "dentrites". C'est par elles que le neurone reçoit les impulsions en provenance d'autres neurones.

La chimie des émotions
Lorsque les impulsions électriques en provenance des autres neurones atteint un certain seuil d'excitation, le neurone envoie alors une impulsion vers tous les autres neurones auxquels il est connecté en "sortie" (c'est à dire les neurones auxquels son axone est connecté).
Lorsqu'un neurone étend une connexion vers un autre, une ramification pousse jusqu'au neurone cible, se frayant parfois un long chemin entre des zones cérébrales éloignées. Cette ramification se termine par une sorte de bouton qui contient des messagers chimiques, les neuromédiateurs.

 

1. Mitochondrie
2. Vésicule synaptique avec des neurotransmetteurs
3. Autorécepteur
4. Fente synaptique avec neurotransmetteur libéré (ex : sérotonine ou dopamine)
5. Récepteurs postsynaptiques activés par neurotransmetteur (induction d'un potentiel postsynaptique)
6. Canal calcium
7. Exocytose d'une vésicule
8. Neurotransmetteur recapturé

 
L'influx nerveux envoyé par le neurone émetteur provoque un lâcher de ces neuromédiateurs dans la synapse, une mince fente de 2 nanomicrons entre la terminaison de l'axone et un récepteur présent à la surface du neurone cible. Chaque récepteur est comme une serrure dont la forme correspond à la molécule d'un neuromédiateur spécifique. Si la forme du récepteur correspond à celle de la molécule, celle-ci active le récepteur, ce qui augmente le niveau d'excitation du neurone cible.
Si une molécule étrangère à l'organisme a une forme similaire à celle d'un récepteur, elle activera le neurone correspondant de la même façon qu'un neuromédiateur. C'est le principe de certaines drogues.
Les neuromédiateurs sont "nettoyés" au bout d'un certain temps, car sinon, chaque stimuli, chaque sensation ou chaque pensée durerait une éternité.
Les médiateurs sont soit dégradés par une enzyme, soit "recapturés" par le neurone émetteur ou bien par les cellules gliales.

C'est là que certaines drogues comme l'extacy agissent également, en bloquant la recapture d'un neuromédiateur, en l'occurence la sérotonine, ce qui démultiplie la durée et l'intensité de son effet.
 

Il existe des neuromédiateurs qui excitent les neurones, et d'autres qui les inhibent. Il y a donc un jeu d'équilibre permanent entre l'accélérateur et le frein...
Chaque neurone n'émet qu'une seule sorte de neuromédiateur. Il existe ainsi des neurones à adrenaline, des neurones à dopamine, à sérotonine, etc.
Mais chaque neurone est excité par tous les neuromédiateurs pour lesquels il a développé des récepteurs.



Les principaux neuromédiateurs
La sérotonine
"Molécule du bonheur", elle a un effet essentiel sur l'humeur et l'anxiété : à concentration élevée, elle rend optimiste et serein. Elle aurait également très positifs des effets sur le sommeil, l'atténuation de la douleur, l'appétit et la pression artérielle. L'Ecstasy et le LSD accroissent fortement le taux de sérotonine. (mais attention à l'ecstacy, elle a aussi un effet toxique sur les neurones à sérotonine qu'elle finit par détruire)

Les endorphines
Les endorphines ont une forme moléculaire et un effet proche de la morphine. C'est la morphine naturelle du corps. Elles atténuent la douleur, diminuent la nervosité et donnent une sensation de bien-être. L'opium, tiré des graines de pavot avec lesquelles on produit aussi la morphine et l'héroine, a pour effet de se faire passer pour des endorphines auprès des récepteurs neuronaux.

La dopamine
Elle contrôle la stimulation de plusieurs zones du cerveau, et joue un rôle primordial dans la motivation.

La cocaïne empêche la recapture de la dopamine et accentue donc son action. La nicotine provoque aussi une augmentation de la transmission dopaminergique.
L'acétylcholine
C'est le premier neurotransmetteur qui a été découvert. Elle entre en jeu dans les aires du cerveau associées à la mémoire, l'attention, l'apprentissage. On note d'ailleurs une carence en acétylcholine chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer.

L'adrénaline
Elle agit comme un stimulant physique et mental. Elle accélère la vitesse de la respiration, dilate les pupilles et accroît le rythme cardiaque. Mais en excès, elle rend nerveux et peut entraîner la paranoïa.

Le glutamate
C'est le neurotransmetteur le plus courant (1/3 des transmissions synaptiques). Une carence en glutamate entraîne donc des difficultés d'apprentissage et de mémorisation à long terme.

Le cortisol
Cette neuro-hormone liée au stress mobilise les ressources énergétiques de l'organisme, augmente la tension, réduit l'appétit et le sommeil. L'excès de cortisol a des effets désastreux aussi bien sur l'organisme que sur l'humeur, le cortisol étant antagoniste de la sérotonine dont il altère les récepteurs.

GABA(gamma-amino butyric acid)
Le principal neurotransmetteur inhibiteur.


Ondes cérébrales
L'activité électrique du cerveau produit une oscillation électromagnétique mesurable grâce à l'électro-encéphalogramme (EEG).
Ces ondes ont une très faible amplitude, une fréquence très courte (quelques hertz), et une faible puissance (quelques microvolts)
Il existe 4 types d'ondes cérébrales, selon notre état intérieur et notre activité:
- Les ondes beta (fréquences supérieures à 12 Hz) sont produites pendant la plupart de nos tâches ordinaires, lorsqu'on s'agite ou qu'on est occupé par des activités matérielles.
- Les ondes alpha (entre 8.5 et 12 Hz) sont produites dans état de conscience apaisé, lorsque nous sommes relaxés, contemplatifs, laissant aller notre imagination. Elles sont produites également lorsqu'on se détend en fermant les yeux, notamment avant de s'endormir.
- Les ondes theta (entre 4.5 et 8 Hz) sont produites pendant le sommeil, ou bien dans des états modifiés de la conscience, par exemple sous l'effet de certaines drogues ou de l'hypnose.
- Les ondes delta (jusqu'à 4 Hz) sont produites pendant la phase de sommeil paradoxal, c'est à dire quand nous rêvons.
Elles peuvent être produites à l'état éveillé chez les très jeunes enfants, ou bien dans des états modifiés de la conscience.


Comme on vient de le voir, le neurone a la même structure qu'un arbre...
Si nous n'avions pas un cerveau entre les deux oreilles et que nous trouvions par hasard des neurones... En les observant, même au microscope, nous douterions-nous que ces cellules minuscules, mêmes connectées à d'autres, puissent produire de la pensée...?
Dans une forêt, il y a des échanges de molécules entre les arbres, à la fois au niveau des racines et du feuillage.
Et si les forêts "pensaient"...?



Le cerveau magnétique
L'activité des neurones produits des champs magnétiques que l'on peut mesurer grâce à un magnéto-encéphalogramme (MEG).
On sait aussi que le cerveau est réceptif aux champs magnétiques extérieurs. Comme dans le cerveau des oiseaux migrateurs, certains neurones du cerveau humain contiennent des cristaux de magnétite, un composé utilisé pour l'aiguille des boussoles.
Le cerveau serait donc un système ouvert, avec une fonction d'émetteur et de récepteur...


On a découvert récemment des cristaux de magnétite à l'avant du crâne des pigeons. 10 millions de petits cristaux sont concentrés dans une petite zone de 2 milimètres.
On ignore encore comment les informations sur le champ magnétique sont transmises au cerveau, mais les expériences montrent que les pigeons utilisent leur perception du champ magnétique pour s'orienter dans leur migration.
Ainsi, si on les relache à un endroit où on modifie artificiellement le champs magnétique, les pigeons deviennent incapables de retrouver leur chemin.



 

 
Le cerveau quantique
Le mathématicien anglais Roger Penrose a formulé une hypothèse selon laquelle la conscience résulterait d'une superposition d'états quantiques, plus précisément de la "réduction du paquet d'ondes" d'états quantiques superposées dans les molécules de tubuline présentes dans les neurones.
L'hypothèse du cerveau quantique se heurte néanmoins à la fragilité des états quantiques supposés, et au temps de réponse infimes qu'ils imposeraient aux neurones, dont les cycles de décharge sont beaucoup plus lents. Par ailleurs, l'hypothèse n'a pas encore pu être vérifiée expérimentalement.
Lien pour en savoir plus: Des effets quantiques à la base de la conscience?



La synchronisation neuronale
Un autre type de stimulation cérébrale est celle qui vise à renforcer la synchronisation neuronale qui est une clé essentielle du bonheur, des états d'inspiration et de la créativité.
"Le déclic créatif s'expliquerait par la capacité de notre esprit à reconnaitre des formes très rapidement. Soudainement, tous les neurones synchronisent leur transmission d'impulsions et font feu au même moment. Si les spécialistes parviennent à expliquer ce processus simultané, nous aurons accompli un grand pas dans la compréhension de l'énigme de la création." (Dr Michel Bourgignon du service de médecine nucléaire de la faculté d'Orsay)
De même, les états d'extase ou "d'illumination" se produisent lorsque la synchronisation est totale, lorsque tout notre cerveau est accordé sur un même rythme. La cacophonie devient alors de la musique.
Dans la mémoire, l'association d'informations s'effectue lorsque les neurones dont proviennent les informations pulsent à la même fréquence, c'est à dire lorsque les impulsions de ces neurones sont synchronisées, ce qui établit une résonnance. Et c'est également par résonnance que nous rappelons les souvenirs en mémoire. Nous pensons à un événement passé, et par résonnance, les souvenirs associés vont revenir eux aussi.
La synchronicité joue donc un rôle essentiel dans les fonctions mentales de traitement et d'organisation de l'information. Les performances d'un cerveau dans le traitement de l'information seront d'autant plus grandes que les neurones de ce cerveau seront bien synchronisés.
L'une des fonctions du sommeil pourrait être de rétablir cette synchronisation.
Une pensée unifiée permet aussi aux neurones de mieux se synchroniser...
Lorsque nous sommes "un", lorsque toutes les parties de nous-mêmes vibrent à l'unisson, nous renforçons la synchronisation neuronale.

C'est ce qui se produit lorsque nous sommes "unifiés" par la beauté d'une musique...

Pour favoriser "artificiellement" la synchronisation neuronale, il existe plusieurs pistes.
L'une d'elle est la synchronisation des perceptions sensorielles. Nous en faisons l'expérience lorsque nous regardons un film ou un feu d'artifice musical, ou lorsque nous sommes à un concert où la musique est accompagnée par des effets visuels. C'est aussi ce qui se passe quand nous dansons, ou quand nous regardons quelqu'un qui bouge vraiment bien sur la musique, ou encore dans les sports de glisse comme le surf...
 

Une autre piste pour induire la synchronisation neuronale est celle explorée par Robert Monroe qui utilise la propension du cerveau à s'ajuster sur les fréquences reçues de l'extérieur.
L'idée de Monroe était de synchroniser les 2 hémisphères, le rationnel et l'intuitif, en se basant sur la découverte d'un professeur de médecine américain Gerald Oster en 1973, et expliquée par cet article.


Organigramme de la pensée philosophique

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Voici un envoutant graphique qui retrace toute l’histoire de la philosophie (clic pour agrandir ou plus grand format en lien plus bas). Réalisé par Raper Simon, en extrayant les informations de la section "influencé par” de Wikipedia, il a été en mesure de présenter visuellement un réseau global de traditions philosophiques. Et en ajoutant un poids supplémentaire aux philosophes les plus influents, il a produit un graphique convaincant, qui offre un aperçu fascinant de la formation et du développement de diverses écoles de pensée philosophique.

La première chose que vous remarquez, quand on regarde ce graphique, c’est qu’il y a six philosophes primaires qui prennent le devant de la scène en fonction de leur influence, à savoir Platon, Aristote, Kant, Hegel, Marx et Nietzsche (les écrits de Nietzsche sont certainement redevenus à la mode ces dernières années).

Brillant par son absence, Descartes, mais Raper offre une explication possible : Le tableau ne mesure que les influences directes et il est probable que la contribution extraordinaire de Descartes a eu des retombées à travers les associations de deuxième et troisième degrés. Alternativement, cela pourrait aussi être la faute de l’usage d’associations strictes mis en place par les éditeurs de Wikipedia.

D’autres philosophes très influents (à juste titre) sont présents, comme Kierkegaard, Husserl, Heidegger, Leibniz, Rousseau, Hume, Wittgenstein.

Le graphique présente aussi des agglutinements, des regroupements logiques de philosophes au sein de leurs courants respectifs et en relation étroite avec leurs précurseurs et ramifications éventuelles. Les anciens philosophes sont bien représentés en vert, dans le coin supérieur gauche. La philosophie contemporaine de tendances continentales, est représentée par l’intermédiaire du groupement initial de Hegel et Nietzsche, menant à Heidegger et Sartre, et ensuite dans les “ismes” du 20e siècle.

Le graphique montre aussi la philosophie analytique de Frege, Russell et Wittgenstein, ainsi que les pragmatistes.

Si vous regardez sur les bords, vous pouvez voir quelques écoles philosophiques moins connues, y compris les diverses traditions religieuses arabes.

Ce qui est très révélateur et suggéré par ce graphique : aucun mouvement philosophique n’est une île en soi, tout le monde se tient sur l’épaule du géant qui les a précédés.

Plus de détail et ce graphique de Raper Simon dans un plus grand format, ici : Graphing the history of philosophy.


http://drunks-and-lampposts.com/2012/06/13/graphing-the-history-of-philosophy/ 

Mon Tarot des Chats

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Le vendredi 16 novembre 2012, après une harassante journée de montage sur son prochain film, Alejandro Jodorowsky, portant beau ses 83 ans de créativité tous azimuts, avait gentiment accepté de nous recevoir dans son conapt parisien pour un entretien amical sur sa dernière production, le Tarot des chats, dessiné par Christian Gaudin et récemment publié aux éditions du Relié.

Le Butsu Zen Zone crew, Geneviève, Serena, Karin et maître Banane, assisté de l'ingénieur-son Patrick Larue, a donc pris ses quartiers dans le grand bureau-dojo de Jodo au milieu de sa grotte-bibliothèque et devant son autel mexicain personnel pour une web-interview.

— Pourquoi un Tarot si mignon et si différent de votre production habituelle, Maître Jodo?
Chaman mexicain, ésotérisme, poésie, philosophie, enfance, koan zen, sa vie avec les chats et les tarots, Jodo nous confie alors quelques anecdotes éclairantes sur les chats et ses 2 amours, Pepe et Kazan. Douze minutes de bonheur.

http://www.clubnouvellescles.com/ncles/index.php?page=catalogue/fiche&refstock=435628



Cinq façons de gérer sa colère au travail

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Cinq façons de gérer sa colère au travail
En entreprise, la colère peut aider à se faire respecter. A condition qu'elle soit saine. Pour y parvenir, il apprendre à la maîtriser.
istock

Cette fois, la moutarde vous monte au nez alors que d'habitude vous êtes pétrifié. La colère vous envahit ou bien elle vous ronge. Comment la canaliser et l'exploiter ? Les suggestions de Nathalie Dedebant, coach et consultante chez Cegos (1).

La colère a mauvaise réputation parce qu'elle est associée à la violence. Or c'est une fonction vitale qui permet de déplacer l'obstacle, de le contourner ou de le fuir. En entreprise, la saine colère aide à se faire respecter. Et pour y parvenir, il faut maitriser cette colère néfaste qui ravage tout. Typologie en cinq profils.

1. La colère exacerbée : j'explose à tout propos

La situation : Votre collègue vous interrompt pour vous annoncer le report en fin de journée d'une réunion sur le projet Z, capitale pour vos travaux. En plus, vous devez partir à 17 heures. Tout rouge vous hurlez sur Luc en l'attaquant : " C'est inadmissible ! Tu n'es pas sérieux. Tu m'avertis à la dernière minute. Il faut se réunir à midi ! "
>>> Le conseil: se recentrer sur soiVous êtes hors de vous ? Demi-tour. L'accumulation des contrariétés n'est pas une raison pour accuser Luc. Il n'est que messager. Respirez pour faire retomber la pression. Puis de procédez en trois phases.
1/ faites reformuler à l'autre ce qu'il dit pour éviter le tac au tac.
2/ touchez une partie de votre corps (se serrer la main, se pincer) afin de reprendre contact avec vous-même.
3/ usez du " je " et non du " tu " qui juge tout en verbalisant un ressenti. " JE suis fâché, JE suis en pétard. ", " JE pense que ce n'est pas sérieux ", etc.

2. La colère déguisée : je fais des remarques insidieuses

La situation : " Les DRH ne sont jamais très clairs, c'est bien connu ! " ou " Ne pensez-vous pas qu'il faut aligner les discours et les actes ? " Agacé par les propos confus de ce responsable, vous l'apostrophez en public prenant des détours (ironie, sarcasme, insinuation), pour le mettre en défaut. Vous arborez un sourire qui masque votre courroux. Et l'autre ne le comprend pas toujours. Ou encore vous êtes dans la plainte continuelle.
>>> Le conseil: adopter les 4P
Cette technique en quatre étapes permet de prendre du recul.
1/ Présenter les faits : "je ne suis pas à l'aise avec votre discours." 2/ Partager les émotions : " J'en suis contrarié " .
3/ Proposer des solutions :" j'ai besoin de cohérence et d'explications ".
4/ Produire du futur. Je réinterroge le DRH pour comprendre.

3. La colère provoquée : je suis piqué(e) à vif

La situation : Vous venez de rendre un rapport au service marketing et votre pair est désobligeant. " C'est bourré de fautes d'orthographe. La présentation est moche. Tu aimes le vert, ça se voit ! ". Vous vous sentez agressé et vous en êtes crispé.
>>> Le conseil: amortir le choc
Adoptez la technique de l'édredon, très efficace. Il s'agit de faire le tri de l'acceptable ou non dans ce qu'on vous dit. En restant zen, répondez.
1/ sur la présence de fautes, acquiescez " Oui, c'est vrai. "
2/ sur la présentation et la couleur, assumez : " lorsque tu affirmes que c'est moche, c'est ton point de vue. Le vert ne te plait pas, moi, si. ". Vous distinguez ainsi le factuel - les fautes - et l'opinion - le vert -. Surtout résistez à l'envie de provoquer en retour -" tu n'as aucun goût " - ou de vous justifier.

4. La colère en escalade : je monte dans les tours

La situation :Votre collaborateur n'a pas contacté le fournisseur, croyant que vous vous en chargiez et réciproquement. Du coup, il n'y pas eu de livraison. Et chacun se renvoie la balle dans une âpre surenchère à deux. Vous estimez avoir raison, campé sur votre position, culpabilisant l'autre. " C'était à toi d'appeler ! ".
>>> Le conseil: dire "nous"Prenez l'initiative en stoppant votre emballement. Puis déclarez d'un ton serein : " Arrêtons-nous là, reprenons nos esprits " ou " Calmons-nous ". Une façon de s'inclure, de reconnaitre que soi aussi, on s'est laissé embarquer dans un pic émotionnel. En tant que manager, vous pouvez alors mettre des mots sur vos émotions : " je suis en colère ". Cela incitera l'autre à parler à son tour. Et une fois revenu sur un mode rationnel, chacun formulera ses besoins : " Comment s'organise-t-on dans l'avenir ? "

5. La colère inhibée : je n'ose pas m'exprimer

La situation : Votre chef vous refuse une prime que vous deviez recevoir. Impossible pour vous d'en discuter. Or, vous la méritez et frustré (e) vous pleurez de rage. Ou devenu blanc, vous ravalez votre salive avant de décamper sans piper mot. Ou encore vous prenez sur vous pour arrondir les angles.
>>> Le conseil : s'autoriser à être dans le jugement
Attention à ne pas trop refouler vos émotions. Vous avez le droit de ne pas être content, d'exister dans l'indignation. Il faut accueillir la colère, la faire monter. Pour vous aider, écrivez vos griefs. Puis allez voir des collègues qui vous encourageront. " Tu as raison, ne te laisse pas faire ! ". Dans le cas de la prime, assurez-vous du soutien de votre n+2 et poussez-vous à voir le n+1 : " Allez, j'y vais, j'attaque ". La colère est alors constructive. Elle donne l'énergie de négocier ou de dire non.
(1) coauteur de " Transformez votre colère en énergie positive ", Eyrolles, 2013

The Future of Authority: Hacking Reality

Génération Y : les 5 futures révolutions de l'entreprise

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Par Didier Pitelet, auteur | 31/07/2013

Les nouvelles technologies vont métamorphoser l'entreprise, notamment avec l'arrivée de la génération Y sur le marché du travail. Auteur du livre "Le prix de la confiance", Didier Pitelet décrit les 5 enjeux de demain. Extraits.

La génération Y change l'entreprise
Crédits photo : Shutterstock.com

Extraits du livre "Le prix de la confiance, une révolution humaine au coeur de l'entreprise" (Eyrolles, décembre 2012)

Livres RH : la sélection de l'été
  • Tout l'été, des experts RH et des DRH vous recommandent des ouvrages incontournables publiés depuis un an.

    Jean-Michel Garrigues, DRH BLB &Associés, a choisi "Le prix de la confiance" de Didier Pitelet (Editions Eyrolles).

    > Que dit ce livre ?
    Ce livre prône l’inéluctabilité d’un changement de paradigmes dans la relation employeur – salarié, qui doit évoluer du rapport de force vers le rapport de confiance.


    > Pourquoi est-ce essentiel de le lire ?
    Il explique les différentes clefs permettant de faire un audit de son environnement et de travailler sur les valeurs morales nécessaires.


    > En quoi cela fait sens dans votre pratique professionnelle ?
    Un vrai contrat moral au sein de l’univers professionnel permet de séduire d’autant mieux les jeunes talents, dont le rapport est davantage un lien conscient avec l’entreprise qu’un lien affectif avec l’employeur. 


    > Citation choisie :
    « L’espoir n’est pas à différer : soyons acteur du nouveau monde, et pas seulement spectateur ou consommateur »

La révolution humaine en marche, portée par les réseaux sociaux, va imposer cinq grands chantiers aux entreprises : le devoir moral d’insertion des jeunes, réinventer le leadership, gérer leur réputation et développer une Marque Employeur pilier de son identité corporate, inventer un nouveau communautarisme.

1 / Le devoir moral d’insertion des jeunes

(...) Les dispositifs actuels d’aide à l’embauche sont utiles mais insuffisants, c’est un fait. Les emplois d’avenir sont un bien sur le court terme. Aller plus loin dans l’exonération totale de charges, réfléchir à des moyens de quotas durables, accélérer les partenariats économiques avec les universités (oui, les entreprises vont contribuer à l’avenir des universités…), développer les contrats multiemployeurs sur des bassins économiques fragiles… Les pistes ne manquent pas pour se mobiliser sur ce devoir moral d’insertion des jeunes. (...)

La confiance des futurs salariés en jeu

La précarité d’accès au marché de l’emploi (stages à répétition, CDD, intérim, Pôle emploi…) fabrique de futurs adultes, managers ou pas, qui porteront en bandoulière une méfiance chronique quant à l’entreprise et ses beaux discours RH ; quand on pense qu’à peine 30 % des diplômés de 2009 avaient décroché un job fin juillet 2010 et que ceux de 2012 en prennent pour 18 à 36 mois d’attente avant espérer se stabiliser… Une armée de cerveaux sur le bas-côté de la route. Comment peut-on espérer qu’ils comprennent et acceptent la légitimité de la situation ? Impensable ! Crise/reprise est notre lot quotidien, c’est un fait. Mais plutôt que d’adopter des politiques de stop and go, en matière de recrutement d’un public fragile car non expérimenté, faisons de l’insertion des jeunes un devoir moral au coeur de nos concepts républicains. (...)

2 / Réinventer le leadership

Didier Pitelet, Moons'Factory
Crédits photo : Droits réservés
Didier Pitelet, fondateur de Moons'Factory, auteur du « Le Prix de la confiance ».

Il revient à repenser l’entreprise en communauté de vie. Comment « moi, patron », puis-je rendre mes équipes fières de « porter le maillot » de leur entreprise ? Comment transformer mes collaborateurs en véritables militants de mon projet ? Mieux que ça, comment les convaincre d’enrichir ce même projet ? Seuls de nouveaux dirigeants peuvent l’accomplir. (...) Tout le talent des leaders nouvelle génération des prochaines années viendra de leur capacité à créer, à animer, à susciter et à développer une intelligence collective transversale.

Décisions unilatérales (Carrefour) et démarche collaborative (Casino)

Reprenons la comparaison entre Casino et Carrefour. La direction de Carrefour a conçu son nouveau modèle d’hypermarché, Planet, dans son coin ; cela a fait un flop. Casino intègre le projet hypermarché 2013 dans une démarche collaborative, ça marche. Dans un cas, l’ex-DRH parlait des gens en matière de ratios, dans l’autre son homologue haranguait ses dirigeants sur leur amour des troupes… Dans un cas un dinosaure, dans l’autre un leader de la fonction. Les dirigeants modernes sont plus ouverts et doivent faire preuve de plus d’humilité que leurs prédécesseurs. Dans un monde open, les organisations qui ne permettront pas aux talents de s’exprimer, aux bonnes pratiques de circuler n’atteindront qu’une partie de leur potentiel. Celles qui libéreront les énergies atteindront le maximum. Et la réputation de chacune en dépendra*.

3 / La réputation de l’entreprise

Elle est un chantier fondamental. On a vu qu’il n’est plus question d’image, mais de conversation. L’enjeu n’est plus que l’on parle de mon entreprise mais qu’on en parle en bien. Aux frontières de la justification des messages, de la collaboration et du lobbying, la communication de l’entreprise impose désormais à cette dernière d’être un émetteur d’opinion parmi d’autres. Mais la notion de réputation impose une logique de preuves permanentes dans les faits ; elle va privilégier une parole plus rare mais plus convaincante, plus personnalisée. Quel que soit le sujet, il faudra montrer patte blanche ! La dimension employeur est la connexion par excellence entre la marque et ses publics ; c’est elle qui cautionne tous les engagements de l’entreprise, rappelant une vérité : ce sont les femmes et les hommes qui font l’entreprise et non des concepts de marketing ou encore des tableaux de bord. En ce sens, la marque traitée sous l’angle employeur, la fameuse Marque Employeur, devient l’axe central de la réputation. (...)

4 / Développer une Marque Employeur

Réputation de l'entreprise sur le web
Crédits photo : Shutterstock.com
La Marque Employeur est par essence la valeur morale de l’entreprise et de sa réputation. (...) Chaque entreprise ne peut plus se contenter de se décrire ou de promettre ; sa parole est devenue inaudible. Elle doit inventer un contenu qui apporte de la valeur humaine à chacun : salarié, candidat, client aussi. Dans un monde où la défiance règne, l’enjeu est moins la communication que la réputation morale. Face aux digital natives, au courant de tout, en temps réel, être pris en défaut de probité et de transparence est en passe de devenir un danger permanent pour chaque entreprise.(...)
 
Cette évidence va devenir dans les prochaines années un défi sociétal à nul autre pareil dans la nouvelle économie qui s’invente sous nos yeux : être un employeur responsable et engagé, ne limitant pas sa masse salariale à la principale variable d’ajustement de son compte d’exploitation, mais en en faisant un actif d’avenir, quitte parfois à remettre en cause les ratios des traders, sera un élément clé de reconnaissance au même titre que la qualité des produits ou des services proposés. Ce défi est celui de la valeur morale de l’entreprise : il revisite les modèles de management, dimensionne passé/présent/futur, réinvente de nouveaux rites initiatiques dans l’entreprise… Au propre comme au figuré, il fait de l’entreprise un lieu de culture. Plus celle-ci est forte, plus elle sait se régénérer pour s’adapter et par là créer de la confiance entre les parties prenantes. (...)
 
Communautés et génération Y
Crédits photo : Shutterstock.com

5 / Inventer un nouveau communautarisme

Un communautarisme d’entreprise reste à inventer, différent de celui qui avait cours il y a cent cinquante ans, le paternalisme. Le patron avait alors une autorité un peu divine, il lui revenait d’élever l’individu. (...) Les années 1960 ont fait éclore des revendications de liberté qui sont aujourd’hui réalité : grâce aux nouvelles technologies, la liberté d’expression est presque sans limites. Il suffit de voir la place occupée par Twitter, devenu en moins de deux ans, une véritable hygiène de vie pour un certain public ! (...)
 
Quatre idées doivent être retenues pour bâtir ce communautarisme d’entreprise :
1. avoir une gouvernance qui habite sa parole et dont le territoire est le rêve et l’ambition ;
2. faire du management intermédiaire le garant de la culture, son territoire est la transmission ;
3. faire des salariés les militants du projet de l’entreprise, leur territoire est la fierté d’être ;
4. créer de l’envie de la marque par le bonheur qu’elle crée.

L'opinion publique pour seul juge

L’entreprise est un corpus vivant ; elle doit être réhabilitée comme lieu et espace de réalisation et de plaisir. Les quatre défis que nous avons décrits ont un seul et unique juge de paix, l’opinion publique. Une complète nouveauté pour les entreprises, habituées à avoir des publics fragmentés – clients, salariés, candidats, actionnaires… – aux centres d’intérêt strictement délimités ! Les plus grandes sont logiquement les plus exposées. Plus une entreprise sera importante, plus elle devra avoir une bonne réputation, notamment sur les items sociétaux – environnement, social, éducation, santé, solidarité intergénérationnelle.
______________
(*) Sur ce sujet, je vous conseille la lecture d’un livre auquel j’ai modestement contribué sous la direction de Philippe Wattier, fondateur du Cercle du leadership, Les sept clés du leadership, éditions L’Archipel, Paris, 2010.

 
Crédits photo : Editions Eyrolles
" Le prix de la confiance", Didier Pitelet (Editions Eyrolles).
Titre : Le prix de la confiance, Une révolution humaine au coeur de l'entreprise
Auteur : Didier Pitelet
Editeur : Eyrolles
Date de parution : janvier 2013
Nombre de pages : 193
Prix : 17 €

Sommes-nous programmés pour croire ?

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Sarah Cestau






© flickr
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La science neurologique n'a pas manqué de rechercher la trace de la foi dans la cerveau humain. Mais le religieux ne se laisse pas facilement réduire, comme le montre notre enquête.
Avons-nous un interrupteur « divin » dans la tête ? Un bout de cervelle, une disposition particulière des neurones qui permettrait de nous identifier comme croyant ou non ? Les neuroscientifiques, notamment aux États-Unis, depuis les années 1980, travaillent en tout cas sur cette hypothèse. D’où le développement d’un champ original de la recherche : la ­neurothéologie.

Le gène de Dieu
En 2005, Dean Hamer, un généticien américain, prétendait avoir isolé le « gène de Dieu » censé déterminer notre potentiel génétique à croire. Mille volontaires avaient répondu à des questions sur leurs affinités religieuses pour établir ce constat, lequel n’a cependant jamais fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique…
Sans aller jusqu’à ces extrémités, l’enjeu pour les chercheurs en neurothéologie est bien là : identifier, si ce n’est un point précis, du moins une région du cerveau qui a une activité spécifique lors d’« expériences » religieuses. C’est ce qu’ont fait en 1999 les Américains Andrew Newberg, neuroscientifique, et Eugene d’Aquili, psychiatre, qui ont scanné à l’IRM les cerveaux de moines bouddhistes en méditation. En 2006, Mario Beauregard, neuroscientifique québécois, a réitéré l’expérience sur 15 carmélites en oraison. Les résultats ont simplement montré que le cerveau, dans son ensemble, est actif, même si certaines aires sont sollicitées plus que d’autres dans ces moments de grâce.

Un état mental altéré
Les spécialistes en neurosciences sont donc capables de voir grâce à l’imagerie l’activité cérébrale lors d’un instant de communion bien défini : la méditation, l’oraison… Mais le reste du temps, le croyant a-t-il une activité cérébrale identique à celle du non-croyant ? Croire, avoir la foi, ne se verrait-il que lors de ces moments de partage intense avec le divin ?
« Les neurosciences sociales ont tendance à déduire de comportements individuels des propriétés sociales », explique Pierre-Henri Castel, directeur de recherches au CNRS et psychanalyste. Cette approche mène à « la réduction de la foi à un état mental altéré. » Elle exclut toute la dimension sociale de la religion.
Qui plus est, les pratiques religieuses sont différentes selon que l’on est juif, catholique, musulman ou bouddhiste. Elles ne peuvent s’entasser sous une grande étiquette « religion ». La recherche scientifique du sacré dans le cerveau humain « écrase les distinctions fondamentales de la place des religions dans les sociétés ». Pierre-Henri Castel explique que ces études « cryogénisent le phénomène religieux, le réduisent à un instant T de foi, sans tenir compte de l’Histoire et de son sens concret dans la vie des gens. »
L’étude neuroscientifique de la religion, par définition, ne prend pas en compte l’environnement dans lequel vivent les croyants. Comment en effet isoler cette donnée dans le cerveau ? Or, l’environnement est une donnée essentielle pour expliquer les différences de sensibilité : deux jumeaux, presque génétiquement identiques, ne réagissent pas de la même manière aux sollicitations religieuses. Dans ces conditions, trouver le fameux interrupteur devient un véritable tour de force pour les neuroscientifiques.

Le concept d’exaptation
Pascal Boyer, anthropologue et psychanalyste français, et Scott Atran, anthropologue américain, se démarquent de l’étude scientifique à l’imagerie en analysant la religion dans un prisme évolutionniste. Pour eux, les représentations de Dieu seraient les fruits d’une partie du cortex cérébral. L’homme évolue et développe certaines capacités plutôt que d’autres pour survivre. Une capacité, adoptée pour un usage concret, peut cependant avoir une utilité différente de celle pour laquelle elle a été sélectionnée. Par exemple, les plumes chez les oiseaux, utiles pour les protéger du froid, les ont ensuite aidés à voler : c’est le concept d’exaptation. Pour ce qui est de la religion, notre cerveau produirait des images d’ennemis imaginaires afin que nous restions vigilants face aux dangers potentiels. Mais ces images, recyclées, nous pousseraient à croire en des puissances surnaturelles protectrices.

Une trace du créateur

L’explication reste ici aussi très scientifique. Et un peu trop froide pour certains. Réductrice, même. Pour Jean Duchesne, membre de l’observatoire Foi et Culture de la Conférence des évêques de France, « on ne doit pas s’arrêter à la seule lecture rationnelle du phénomène religieux ». Mieux : même si des chercheurs démontraient qu’une aire de notre cerveau était clairement identifiée comme celle du « divin », « cela n’aurait pas de valeur pour celui qui croit ». Selon la constitution Dei Verbum de Vatican II : « Dieu, qui crée et conserve toutes choses par le Verbe, donne aux hommes dans les choses créées un témoignage incessant sur Lui-même. »
Les textes de la Révélation nous indiquent aussi, précise Jean Duchesne, que « Dieu se manifeste aux hommes par les moyens humains ». Ce que les scientifiques entendent isoler comme la preuve de la conception de Dieu par le cerveau serait en fait la manifestation d’une connexion avec lui. D’une certaine manière, ils prouveraient bien le lien entre Dieu et les croyants, mais pas Dieu lui-même. « La créature porte en elle la trace du créateur », résume Jean Duchesne. Les scientifiques peuvent donc continuer à scanner le cerveau humain pour faire avancer la science. Pour le reste, c’est une autre histoire.

Les 10 tempéraments qui s’éclatent le plus au travail

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Par Elodie Buzaud 
 

Pour que la vie au boulot soit plus fun, rien de plus simple : il suffirait de laisser libre cours… à votre personnalité, selon les travaux publiés hier par Claudia Harzer et Willibald Ruch, chercheurs à l’université de Zurich.

Pour arriver à cette conclusion, ces derniers ont mené une série d’expériences auprès de 1 000 salariés. L’objectif : estimer le degré de satisfaction que procure le fait de pouvoir exploiter ses principaux traits de caractère au travail. Un blagueur pouvant blaguer est-il plus heureux dans son job ?  La réponse paraît évidente mais les scientifiques sont plus précis : ils ont conclu que les salariés les plus épanouis sont ceux qui parviennent à exploiter au moins 4 facettes de leurs personnalités dans le cadre de leur travail (sachant qu’en moyenne, on en aurait sept…).
Parallèlement, les deux chercheurs ont aussi noté que certains traits de caractère s’adaptent bien mieux au monde de l’entreprise. Selon eux, les 10 qualités ayant le plus grand champ d’épanouissement en open space sont :

1. L’honnêteté
2. Le plaisir d’apprendre
3. La sociabilité
4. La prise de recul
5. Le sens de la justice
6. L’enthousiasme
7. La prudence
8. Le leadership
9. L’optimisme
10. La capacité à travailler en équipe

Résumons : pour s’éclater au bureau, il faut être soi-même ; mais pour pouvoir s’épanouir en étant soi-même au bureau, mieux vaut avoir plusieurs des « qualités » citées ci-dessus.
Alors, quelles sont vos « atouts personnalité » au bureau ?

Elodie Buzaud © Cadremploi.fr

Chants diphoniques mongols

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Le chant diphonique mongol est une technique particulière où le chanteur produit 2 notes en même temps. Il commence à chanter avec une voix grave qui rappelle un peu les chants tibétains, puis tout à coup surgit un deuxième son, plus aigu, comme un sifflement. On pourrait croire qu'il s'agit d'un instrument joué par un autre musicien mais les deux sons sont émis simultanément par le chanteur. Le résultat est fascinant, irrésistiblement mystique, ouvrant comme une autre dimension...

Démonstration avec l'un des groupes les plus connus de ce type de chant, Huun Huur Tu, ici en concert en Russie...
















Chant diphonique mongol - Tuvan Throat Singingpar syti








Why bees are disappearing

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Honeybees have thrived for 50 million years, each colony 40 to 50,000 individuals coordinated in amazing harmony. So why, seven years ago, did colonies start dying en masse? Marla Spivak reveals four reasons which are interacting with tragic consequences. This is not simply a problem because bees pollinate a third of the world’s crops. Could this incredible species be holding up a mirror for us?

Bees pollinate a third of our food supply -- they don’t just make honey! -- but colonies have been disappearing at alarming rates in many parts of the world due to the accumulated effects of parasitic mites, viral and bacterial diseases, and exposure to pesticides and herbicides. Marla Spivak, University of Minnesota professor of entomology and 2010 MacArthur Fellow, tries as much as possible to think like bees in her work to protect them. They’re “highly social and complex” creatures, she says, which fuels her interest and her research.

Spivak has developed a strain of bees, the Minnesota Hygienic line, that can detect when pupae are infected and kick them out of the nest, saving the rest of the hive. Now, Spivak is studying how bees collect propolis, or tree resins, in their hives to keep out dirt and microbes. She is also analyzing how flowers’ decline due to herbicides, pesticides and crop monoculture affect bees’ numbers and diversity. Spivak has been stung by thousands of bees in the course of her work.
Read more about Marla Spivak on the TED Blog »

Palmarès des écoles qui fabriquent les grands patrons

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Le Times Higher Education a publié son palmarès des écoles qui ont formé les plus grands chefs d’entreprise en exercice, actuellement dans le monde. Polytechnique, HEC et l’ENA se classent dans les 6 premières places.

Pour la première fois, l’hebdomadaire britannique Times Higher Education (THE) ,réputé pour son sérieux, publie le classement des écoles qui forment les plus grands patrons dans le monde entier. Et cocorico! La France est bien représentée dans le palmarès .
Trois écoles françaises figurent parmi les 6 premiers établissements classés ce jeudi. Pour arriver à un tel résultat, le THE s’est basé sur le Fortune Global 500 ,une liste des 500 entreprises mondiales classées selon l’importance de leur chiffre d’affaire. Elle est publiée chaque année par le magazine américain, Fortune. Ensuite THE a classé les écoles et universités selon plusieurs critères, dont le chiffre d’affaires total des entreprises dirigées par leurs diplômés.
L’École polytechnique est la meilleure représentante française de ce top 100. Elle se positionne en troisième place, juste devant HEC. L’ENA est en cinquième position . Au total, la France compte huit établissements dans le classement. Elle est la nation européenne la mieux classée.

Domination américaine

«Alors que la plupart des chefs d’entreprise ont étudié dans l’université de leur pays d’origine pour leur premier diplôme, la majeure partie a poursuivit ses études à l’étranger pour obtenir un master ou un doctorat», décrit le Times Higher Education .«D’une manière générale , les pays représentés dans notre classement reflètent ceux classés dans le Fortune Global 500, où l’on constate encore une domination des États-Unis, de l’Asie et de l’Europe», poursuit le magazine britannique.
L’Amérique du Nord domine très largement ce palmarès avec 40 établissements dans les 100 premiers rangs. Et parmi eux, l’université d’Harvard qui ravit la première marche du podium.«Plus de 5% des PDG qui dirigent les 500 plus grandes entreprises du monde, en sont diplômés», explique THE. L’université de Stanford occupe la troisième marche du podium. Quant à l’université de Pennsylvanie (7) et le MIT (Massachusetts Institute of Technology-8), ils viennent compléter le top 10 américain.

Asie, loin derrière l’Oncle Sam

L’Asie se porte bien. Elle se positionne en seconde position des institutions qui forment les plus grand PDG dans le monde. Avec 29 établissements, elle se place loin derrière les Etats-Unis, mais dépasse l’Europe et ses 26 institutions d’enseignement supérieur. En terme de pays, la Chine (15 écoles et universités) se positionne avec force en devenant la seconde nation mondiale derrière les USA. Pourtant c’est l’université de Tokyo qui forme les plus grands PDG en Asie, en classant deux universités dans le top 10 (Tokyo deuxième et Keio, huitième). En tout, le Japon possède neuf établissements, dont la moitié située dans les 50 premiers rangs. Enfin, la Corée du Sud truste les hauteurs, grâce à la 10ème place occupée par l’université de Séoul. Au total, trois de ses établissements figurent dans le palmarès.

La Grande-Bretagne et l’Allemagne loin derrière

Si les universités britanniques se classent régulièrement parmi les plus prestigieuses du monde, elles ne font pas bonne figure ici. Il faut attendre la 21ème place pour apercevoir Oxford, tandis que Cambridge occupe «seulement» la 45ème place. Loin derrière ses rivaux américains, japonais et français. Au total , la Grande-Bretagne a classé 4 établissements. Soit un de moins, que l’Allemagne. C’est l’université de Stuttgart, qui se positionne en tête des universités allemandes. Elle est classée à la 28ème position.
Au total, 18 pays constituent ce palmarès. L’Amérique du Sud et l’Afrique ont classé chacun, deux établissements. Et l’Océanie, un seul. A noter que ni l’Irlande, ni aucun pays du Moyen-Orient ne figure dans le top 100 du Times Higher Education .

Classement:

1. Université de Harvard (USA)
2. Université de Tokyo (Japon)
3. Université de Stanford (USA)
4. École Polytechnique (France)
5.HEC Paris (France)
6. ENA, (France)
7. Université de Pennsylvanie (USA)
8. MIT - Massachusetts Institute of Technology (USA)
9. Université Keiō (Japon)
10. Université nationale de Séoul (Corée du Sud)

Un état dépressif peut-il excuser l'agression d'un collègue ?

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Par Marie Hautefort, juriste | 13/09/2013

Lorsque le traitement de santé d'un salarié lui fait adopter un comportement condamnable, l'employeur ne peut quasiment pas sanctionner son subordonné. Seul possibilité : une mise à pied à titre "conservatoire" avant l'examen d'un médecin.

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Crédits photo : shutterstock.com
Lorsqu'un salarié "pète les plombs" du fait de son traitement de santé, l'employeur ne peut pas le sanctionner. Marie Hautefort est juriste aux éditions Lamy.

Difficile de faire face à une rixe sur les lieux de travail. Il y a peu, les employeurs auraient pu, sans trop prendre de risques, licencier le salarié responsable. La Cour de cassation estimait, généralement, qu'il s'agissait d'une faute grave (Cass. soc., 21 oct. 1987, 2 oct. 1997, 5 fév. 2002). Aujourd'hui, il convient de prendre des gants et de diligenter une enquête avant toute sanction, au cas où l'attitude du salarié s'expliquerait par son état de santé.
 
C'est ce que vient de rappeler le Conseil d'État dans une affaire où l'agresseur était un délégué syndical. Saisi d'une demande d'autorisation de licenciement disciplinaire, l'inspecteur du travail avait demandé une expertise d'où il ressortait que le comportement agressif de l'intéressé était la conséquence des troubles psychiques dont il était atteint et des médicaments qui lui avaient été prescrits, lesquels eurent pour effets secondaires une altération de son état de conscience et une désinhibition du comportement.

Zéro sanction contre un salarié pour des faits liés à son état de santé

L'inspecteur du travail avait, néanmoins, autorisé le licenciement. Cette autorisation fut annulée car elle revenait à licencier le salarié en raison de son état de santé (Conseil d'État, 3 juillet 2013). Les employeurs doivent tenir compte de cette décision lorsqu'ils ont à faire face à des violences perpétrées par des salariés non protégés. Dans ce cas, l'écran que constitue l'inspecteur du travail disparaît et c'est à eux de réagir sans autre contrôle que celui des prud'hommes. Ils doivent savoir que la position du Conseil d'État est identique à celle de la Cour de cassation dans une affaire similaire (Cass. soc., 28 janvier 1998).
 
L'ennui, c'est qu'il n'est pas possible de s'en tirer en optant pour une sanction plus légère (avertissement, mise à pied). En effet, l'article L. 1132-1 du Code du travail interdit non seulement de licencier mais aussi de sanctionner un salarié pour des faits liés à son état de santé. Il n'y a donc qu'une seule façon de réagir : mettre à pied le salarié à titre « conservatoire » et susciter au plus vite un examen par le médecin du travail, seul apte à dire si le comportement du salarié est d'ordre pathologique et s'il faut se placer sur le terrain de l'inaptitude.

Flying eagle point of view

Les nouveaux gourous du management

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Trente ans après leur heure de gloire, les "papes" de la pensée managériale peinent à trouver des successeurs. Qui pour assurer la relève de Peter Drucker, l'un des précurseurs de la planification stratégique et du management par objectif ? Quel théoricien pour succéder à Henry Mintzberg, fondateur de l'"école de la contingence", qui a montré comment les modes d'organisation, en évolution permanente, sont déterminés par l'environnement économique ? Les experts mondialement reconnus pour penser l'entreprise dans sa globalité semblent aujourd'hui manquer à l'appel. Le temps des gourous serait-il révolu ?

"Les entreprises se méfient des modèles et des solutions clefs en main, souligne Jean-Louis Muller, directeur de l'unité RH et management à la Cegos. Elles s'aperçoivent qu'être manager est plus complexe que ce que l'on apprend dans les livres ou dans les écoles." En outre, la crise est passée par là. "Personne n'a rien vu venir, et les grandes théories ne leur ont été que d'un faible secours", rappelle Freek Vermeulen, professeur de stratégie à la London Business School. Un paradoxe, à l'heure où dirigeants et cadres recherchent des clefs pour repenser les modèles organisationnels et stratégiques. De leur côté, les chercheurs avancent en tâtonnant. Si dans ses cours Freek Vermeulen continue malgré tout, comme ses collègues, à enseigner les préceptes de ses glorieux prédécesseurs, il n'hésite pas à démontrer, études de cas à l'appui, les limites de leurs théories. "Je suis comme un zoologiste qui étudie le comportement des animaux avec un regard extérieur." Il met ainsi en évidence la faillite des stratégies fondées sur la seule observation de la concurrence pour définir un modèle de développement de l'entreprise.

Désormais, la priorité est au pragmatisme
De là à ériger en nouveau paradigme cet enseignement théorisé sous le nom de stratégie océan bleu par Chan Kim et Renée Mauborgne,deux chercheurs de l'Insead, il y a un pas. S'appuyant sur l'étude de 150 cas, ces professeurs invitent les acteurs économiques à quitter les rives de l'"océan rouge", fait de concurrence acharnée, pour plonger dans l'"océan bleu", réservé aux pionniers qui, en se positionnant sur des marchés encore inexplorés, ont réussi à s'affranchir de leurs compétiteurs. "Aujourd'hui, il est pratiquement impossible de tirer de nos observations ou de nos recherches des enseignements globaux qui pourraient s'appliquer à tous les secteurs et à tous les types d'entreprises", remarque David Courpasson, professeur de sociologie des organisations à l'EM-Lyon et éditeur en chef de la revue Organization Studies.
Les consultants spécialisés font le même constat : "Dans les années 80, on allait à Chicago rencontrer des universitaires pour comprendre les évolutions, trouver de nouveaux concepts, pointe Jean-Luc Placet, président du Groupement des syndicats Syntec des études et du conseil. Ces temps-là sont révolus. Désormais, nous sommes devenus pragmatiques. Les dirigeants sont en quête de réponses à leurs besoins spécifiques."
Comment en est-on arrivé à cette situation ? "Dans un monde de plus en plus complexe, la recherche tend vers une spécialisation toujours plus poussée. Ce mouvement rend difficile l'identification de chefs de file pour les managers comme pour les chercheurs eux-mêmes", se défend Nicolas Mottis,enseignant et chercheur à l'Essec, qui essaie, dans le programme de management général de l'école réservé aux cadres seniors, de guider les entreprises dans les arcanes d'un savoir en construction. "Les recherches ne s'organisent plus autour de maîtres à penser, mais autour de réseaux thématiques regroupant plusieurs chercheurs travaillant sur les mêmes problématiques." Parmi eux, ceux abordant les questions de gouvernance, la transformation des organisations ou l'entrepreneurship ont particulièrement le vent en poupe. "Sans oublier la responsabilité sociale, l'innovation, les risques psychosociaux ou encore la gestion de la diversité", note Jean-François Chanlat, directeur de l'executive MBA de Paris-Dauphine, qui a décidé, cette année, de réaménager son cursus sous l'angle de ces nouveaux questionnements. Les premiers cours seront confiés à Jean Pasquero, titulaire de la chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l'université du Québec à Montréal et vice-président du Réseau international de recherche sur les organisations et le développement durable, qui a fait de l'éthique en entreprise l'un de ses principaux champs d'exploration.



L'importance du travail collaboratif
Même préoccupation à Bocconi, la business school milanaise où Maurizio Zollo, transfuge de l'Insead et directeur du projet académique Response - la plus grande étude sur la responsabilité sociale de l'entreprise à ce jour, financée par l'Union européenne -, est mis sur le devant de la scène.
"Ces recherches nous aident à nous poser de bonnes questions", insiste André-Benoît De Jaegere, directeur de l'innovation à Capgemini Consulting. De cette exploration est né un séminaire sur les grands courants de la pensée managériale inscrit au catalogue de Sciences Po-Paris. Il est alimenté par les pépites qu'a dénichées le consultant. A l'image de Morten Hansen, enseignant à l'Insead, dont le récent ouvrage, Collaboration, met l'accent sur l'intérêt du travail collaboratif en s'appuyant sur son concept de T-shaped management : les managers doivent encourager leurs collaborateurs à donner le meilleur d'eux-mêmes dans leur domaine d'expertise (barre verticale du T) tout en veillant à prendre des éléments leur permettant de progresser dans les activités développées par d'autres (barre horizontale du T).

Gary Hamel, professeur à la London Business School, s'illustre, quant à lui, grâce à ses conférences sur le "management 2.0" et "la créativité collective" née de l'utilisation des réseaux sociaux, qui font un tabac dans les amphis et dans les cercles où se retrouve la crème des dirigeants. Elles ont inspiré Frédéric Fréry, directeur académique du MBA de l'ESCP-Europe qui a par ailleurs écrit la préface de son ouvrage, La Fin du management. Inventer les règles de demain. Professeur à Judge, la business school de l'université de Cambridge, Jochen Menges surfe sur le concept de slow management. Les dirigeants doivent, selon lui, revoir leurs méthodes de management et prendre le temps nécessaire pour construire le futur de l'entreprise avec leurs salariés.
Don Sull, de la London Business School, repéré par le magazine Fortune comme l'un des dix penseurs en management les plus influents du moment, s'efforce de leur apprendre à manager dans l'incertitude. Son credo ? Surfer sur la dernière nouveauté en combinant de différentes manières des éléments déjà existants permet de développer de nouveaux produits qui ne nécessitent pas de longs développements technologiques (parfois d'ailleurs sans utilité réelle une fois sortis des labos). Exemple : en pleine crise économique, le constructeur automobile Hyundai est le seul à avoir tiré son épingle du jeu outre-Atlantique en proposant aux consommateurs une "assurance" les autorisant à mettre fin au remboursement ou à rééchelonner les crédits consentis pour l'achat d'une voiture en cas de licenciement. Au moment où ses concurrents misaient sur les technologies propres... Côté français, les travaux sur la gouvernance de Pierre-Yves Gomez, enseignant à l'EM-Lyon, suscitent un véritable engouement. Il met en garde les décideurs contre les excès des modes managériaux bureaucratiques ne laissant pas de place à la créativité des salariés.
Les croisements entre disciplines sont essentiels
Les managers se tournent également vers des recherches conduites dans d'autres disciplines et dont les enseignements sont transposés dans le monde de l'entreprise. "Boris Cyrulnik, avec son concept de "résilience", trouve de plus en plus d'écho", met en avant Jean-Louis Muller sur son blog. Cette notion "issue de la métallurgie - la disposition des métaux à reprendre leur forme après une forte déformation - devient dans le domaine des sciences humaines la capacité à rebondir et continuer à vivre pendant et après des événements imprévus ou douloureux". Les économistes sont aussi très écoutés, à l'instar de Daniel Cohen et de ses leçons sur la société post-industrielle, dont les entreprises peuvent se saisir pour redéfinir leurs business models dans un monde ouvert et global.

Les sociologues, comme Eric Maurin, directeur de recherche à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, avec ses travaux sur le déclassement, intéressent également les décideurs à l'heure où la contestation des élites risque de créer de nouveaux fossés entre dirigeants et dirigés. "Tout comme Anthony Giddens, professeur émérite à la London School of Economics, auteur de nombreux ouvrages sur l'évolution des sociétés et sur la modernité", mentionne David Autissier, maître de conférences à l'Institut d'administration des entreprises Gustave-Eiffel de l'université Paris XII.
Les philosophes reviennent eux aussi en force. "D'Aristote à Michel Foucault, ils sont plébiscités pour leur capacité à faire prendre de la hauteur", lance Loïk Roche, directeur de la pédagogie et de la recherche à Grenoble Ecole de management, qui s'applique à convaincre ses collègues de faire une place à ces enseignements dans leurs cours.

Tous les universitaires reconnaissent que le croisement entre les disciplines est de plus en plus prégnant dans leurs travaux. "Comment aborder les formations en finance sans prendre en compte les analyses de la psychologie sur le comportement, ou aider une entreprise à réfléchir au lancement de nouveaux produits sans disséquer les ressorts de la créativité dans le domaine artistique ?" s'interroge Valérie Gauthier, professeure à HEC. Son concept de "savoir relier" est devenu la pierre angulaire du programme MBA qu'elle dirige. L'interdisciplinarité est aussi la marque de fabrique de l'Ecole de Paris du management. Ses conférences permettant à des universitaires, chefs d'entreprise ou décideurs de confronter leurs points de vue et de s'enrichir mutuellement sont devenues l'un des lieux phares où les managers peuvent découvrir où et comment s'invente le futur...

Pankaj GhemawatLe stratège de l'entreprise. Il devient, en 1991, le plus jeune professeur recruté à Harvard, avant de mettre le cap sur l'IESE de Barcelone, où il enseigne la stratégie. Sa "semi-globalisation" met en garde les entreprises contre une vision simpliste de la mondialisation, rappelant que celle-ci est en réalité partielle, les cultures nationales jouant encore un rôle central.


Manfred Kets De VriesLe psy au chevet des organisations. Son concept d'"entreprise névrosée" permet de repenser le rôle des managers à l'aide d'outils empruntés à la psychanalyse. Auteur de plus de 300 articles scientifiques, ce titulaire de la chaire de développement du leadership de l'Insead est considéré par le Financial Times ou The Economist comme l'un des chercheurs les plus influents.

Norbert AlterL'homme clef des ressources humaines. Dans Donner et prendre. La coopération en entreprise, prix du livre ressources humaines décerné par Le Monde, Sciences Po et Syntec, le sociologue revisite la question centrale de la motivation qui se pose aux managers : il ne s'agit pas de mobiliser les salariés, mais de tirer parti de leur envie de donner, explique le responsable du master Management, travail et développement social de Paris-Dauphine, et intervenant de son executive MBA.

Henry ChesbroughLe théoricien de l'innovation. En 2003, avec Open innovation : à la recherche d'un nouveau paradigme, le directeur du Center for Open Innovation de Haas, la business school de Berkeley, est l'un des premiers à réfléchir à l'usage des réseaux comme accélérateur de l'innovation dans les entreprises, et à étudier les effets de ces flux d'informations sur le management et les organisations, en matière notamment de droits de propriété intellectuelle.

George KohlrieserLe pro des négos à hauts risques.Négociations sensibles, traduit en français en 2007, a reçu le prix du Meilleur Ouvrage économique commercial. Ce qui a propulsé cet universitaire pragmatique parmi les têtes d'affiche du programme Orchestrating Winning Performance, proposé chaque année par l'IMD Business School de Lausanne, où se pressent 800 dirigeants du monde entier. Cet extraordinaire psychologue captive son auditoire en s'inspirant des pourparlers qu'il a conduits lors de prises d'otages

Chronique d’un salaud de patron

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C'est le livre à distribuer à tous les politiques et dans toutes les administrations. Un patron de PME raconte sa vie professionnelle pendant 7 jours. Il faut le vivre et le lire pour le croire.
Par Bogdan Calinescu.

Un article de l'aleps.


Nos dirigeants ne cessent de proclamer, main sur le cœur, qu’ils font tout pour faciliter l’emploi en France. Ils affichent le chiffre d’emplois créés (souvent factices) mais masquent les emplois supprimés (bien réels) plus nombreux.

Mais se rendent-ils compte du quotidien d’un chef d’entreprise ? Le témoignage de Julien Leclercq, patron d’une PME qui emploie environ 45 personnes, est saisissant. En plus de diriger son entreprise et donc de faire du chiffre, il se heurte tous les jours aux inepties administratives, à la haine et aux bévues du fisc et de l’URSSAF, aux incohérences des élus…

Située quelque part à la campagne dans le sud-ouest, l’entreprise est le principal employeur local avec les… agriculteurs. En ouvrant un bureau à Paris, Julien Leclercq se heurte au premier obstacle : la SNCF. Ce service public dont les trains arrivent rarement à l’heure, ce qui lui fait perdre des rendez-vous et des clients. Debout tous les jours à 5 heures, notre « salaud de patron » doit surtout trouver des clients. Et ce n’est pas vraiment dans sa région où il y a beaucoup plus de maisons d’hôtes que de sociétés… Il doit donc voyager beaucoup. Loin de sa famille qu’il entrevoit le dimanche, il aimerait se consacrer à 100% à la survie de son entreprise. Impossible. Un jour, c’est le service du tri des déchets de la communauté d’agglomération qui le harcèle. L’entreprise est obligée de trier les ordures. Mais pour cela il faut des bennes. Après plusieurs semaines, la communauté d’agglomération installe des bennes mais à des centaines de mètres du siège de l’entreprise !
Un autre jour c’est l’inspecteur du travail qui lui tombe dessus. Celui-ci n’aime pas les néons et demande à ce que les toilettes des femmes, séparées de celles des hommes, soient indiquées par un écriteau parfaitement visible sur les portes ! Les URSSAF s’acharnent aussi sur l’entreprise et lui réclament des dizaines de milliers d’euros. Notre chef d’entreprise perd des heures avec le comptable pour rassembler les preuves de la contestation. Finalement, les URSSAF reconnaissent leur faute et divisent le redressement par… 10.

Très drôle mais, ô combien significative, est la démarche entreprise pour obtenir des aides européennes afin de pouvoir déménager les bureaux. Après des semaines de démarches, notre patron est promené de service en service (département, mairie, région, etc.) où il essaye de rencontrer des fonctionnaires « débordés ». Finalement, il arrive à comprendre que c’est la communauté d’agglomérations qui est en charge des aides européennes. On le reçoit pour que, à la fin de l’entretien, on l’informe que ces aides sont réservées au secteur… agricole et à l’industrie. Édifiantes aussi les pages consacrées aux entretiens d’embauche. Quel décalage entre le secteur éducatif et celui des entreprises ! Des jeunes qui n’ont aucune envie de travailler, qui ne s’intéressent qu’aux vacances et aux primes… Aucune ambition, leur but étant sûrement de devenir fonctionnaires…
Chers politiques et autres fonctionnaires, lisez ce témoignage ! Vous apprendrez beaucoup plus qu’à l’ENA ce qu’il faudrait prendre comme mesures pour faciliter l’emploi en France !

— Julien Leclercq, Chronique d'un salaud de patron, Les Cavaliers de l'Orage, 2013, 170 pages.
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