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Jean Paul Sartre


L'Existentialisme de Sartre

La fin du chemin

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Cette chanson est une chanson d'adieu, la dernière que Michel Delpech a enregistré :"la fin du chemin". Elle est émouvante. Un clip bouleversant. La voix est claire, posée et l'orchestration épurée car il voulait donner plus de poids aux paroles.*****"Voici la fin de mon chemin sur terre. Je suis à toi, accueille-moi mon père.Voici mon âme, séchez vos larmes, mes frères.Je m'en vais là où brille la lumière..."*****C'est la requête pleine d'espoir d'un homme qui, au terme de sa vie terrestre, prie le Dieu auquel il croit, de l'accepter en son royaume. Une manière de tirer sa révérence, comme le chanteur des "Queen", Freddie Mercury, l'avait fait avant lui. Souvenez-vous, avant d'être emporté par le Sida, en 1991, il avait sorti un tube devenu depuis légendaire, deux mois avant sa mort programmée.La maladie, on le sait, peut prendre mille visages, même celui de la rémission... Elle l'avait laissé en paix mais pas longtemps... Après avoir tourné ce clip, il ne savait plus s'il allait mourir ou vivre. Mais voilà, le destin est ainsi fait qu'il y a une chose qu'on ne maîtrise pas... La mort.... Il lutte en ce moment mais il sait que cette fois-ci, ce sera difficile de résister à un maladie dont la simple prononciation du nom fait trembler... Cette chanson est exempt de droits d'auteur. Il l'a voulu ainsi. Alors je la publie et elle se partage ! ...
Posted by René Leucart on vendredi 19 juin 2015


Voici la fin de mon chemin
Sur terre
Je suis à toi 
Accueille moi 
Mon père 

Voici mon âme
Séchez vos larmes
Mes frères 
Je m’en vais là
Ou brille la 
Lumière

Cher Tsar 
Ouvre tes bras
J’arrive 
Tu pense a moi 
Prépare moi j’arrive


Voici la fin de mon chemin
Sur terre
Je viens vers toi 
Accueille moi 
Mon père

Adieu la vie 
Mais je bénie
Ma chance
La vérité
L’éternité commence

Commence 
Commence

La vérité
L’éternité commence

Au revoir et bonne route

Ultra Libéralisme versus Ultra Bureaucratie

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Mon nom est Alcide Repart, j'ai 53 printemps au compteur de ma vie.

Après de nombreuses années passées en Australie, je suis revenu voici quelques mois afin de reprendre la petite entreprise de mon père, qui était fabricant de brouettes. Chacun se souvient de ce célèbre slogan des années 1960 :
"Quand toutes les autres s'arrêtent, seule la brouette  Repart..”.

En fin d'année 2014, j'ai mis au point une nouvelle brouette, plus légère et plus stable, avec laquelle je pense augmenter mon revenu, qui sinon demeurera bien modeste. Si les ventes suivent, je ne pourrai pas assumer seul la fabrication, et il me faudra embaucher un compagnon à l'atelier.

J'avais pensé demander à Marcel, qui est un brave gars du village et qui recherche justement du travail. Mais ne connaissant rien aux lois Françaises, car je suis resté longtemps loin du pays, j'ai parlé avec des amis artisans; je suis allé à la chambre des métiers, j'ai consulté internet, et je vais vous expliquer pourquoi je n'embaucherai pas Marcel.

Je pensais donner à Marcel 100 euros par jour, s'il me fabrique quatre brouettes. Enfin moi je peux en construire quatre, parce que je ne compte pas mes heures. Mais j'ai appris qu'une loi interdisait de faire travailler un employé plus de sept heures. Alors je ne comprends pas pourquoi Marcel, travaillant moins que moi, et fabricant donc moins, gagnerait plus que moi sans avoir aucune responsabilité.

Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas philanthrope.

Ces 100 euros journaliers, je comptais lui donner chaque vendredi soir, à l'issue de la semaine de travail, comme le faisait mon père autrefois, soit 500 euros tout rond s' il a travaillé du lundi au vendredi, et 400 euros si la semaine compte un jour férié. Mais j'ai appris que désormais, on devait payer les salariés chaque mois, ce qui est totalement niais vu que, chacun le sait bien, les mois n'ont pas le même nombre de jours et sont semés de jours fériés... Ce n'est peut-être pas la faute de Marcel, mais en tout cas pas de la mienne. Je ne vois pas pourquoi je lui donnerais la même somme en février qu'en janvier, car mon père m'a toujours appris qu'à tout salaire doit
d’abord correspondre un travail.

 Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas une banque chargée de compenser les bosses du calendrier.

Je croyais aussi qu'il suffisait de lui donner cet argent, et de le déclarer aux Impôts, pour être en règle avec la loi. Mais j'ai appris qu'il fallait écrire un bulletin, avec une bonne vingtaine de lignes, et prendre à Marcel, sur l' argent que je lui dois, un certainpourcentage, pour aller le donner à une palanquée d' organismes divers aux noms exotiques : Urssaf, pôle emploi, etc... Sur les 500 euros
 hebdomadaires que je comptais donner à Marcel, une fois servis ces organismes, il lui en restera moins de la moitié.
J'ai objecté, il ne pourrait pas vivre. On m'a répondu que certes il ne vivrait pas bien du tout, mais que par contre il était assuré contre tous les accidents de la vie : la
maladie, la vieillesse, les coupures de doigts, la maternité (pour ceux qui n' ont pas suivi, Marcel est un mâle...), le chômage, la petite et la grande vérole (la petite c'est en standard, mais la grande c'est avec supplément), la grippe espagnole, et même le décès... Alors j'aidit que tout ça était idiot, puisque Marcel pouvait très bien s'assurer lui-même pour ce qu'il voulait et que sa vie privée ne me regardait pas. En outre son grand-père possède un joli vignoble, donc il ne sera jamais dans le besoin en cas de chômage car il héritera bientôt de cette vigne.En outre sa grand-mère va lui léguer deux ou trois maisons qu'il pourra louer, donc cotiser pour la retraite ne servira à rien. En outre cotiser pour le décès ne veut rien dire non plus puisqu' il est célibataire et que s'il meurt il ne pourra toucher cet argent.
 Et enfin j'ai argué que je ne comprenais rigoureusement rien à leurs paperasses et que j'avais autre chose à faire le soir, après avoir assemblé mes quatre brouettes, que de remplir des papiers et faire des chèques pour des risques qui ne me concernaient pas. On m'a méchamment répondu que c'était comme ça la solidarité en France depuis la guerre et que ce n'était pas autrement, et que si je ne payais pas tout ça on me traînerait devant une cour de justice et on me prendrait cet argent de force.

 Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas scribouillard et redistributeur d'argent. Et que la nuit, j'ai besoin de me reposer. Et que, pour avoir donné un travail à quelqu'un de mon village, je ne veux pas courir le risque de finir devant un tribunal.


 J'ai toutefois demandé ce qui se passerait, si j'étais assez fou pour m'occuper de ces problèmes, au cas où Marcel se trouverait immobilisé
 par une brutale lombalgie après avoir riveté toute la journée. Avec un tel montant de cotisations, je ne doutais pas que Marcel fut choyé comme un prince, et que ladite assurance me fournirait pronto un Marcel bis pour continuer le travail.
 On m'expliqua alors que Marcel percevrait 80% de son salaire, puisque ce n'était pas de sa faute s'il était sans revenu, mais que moi, par contre, je devrais fournir les 20% restant, soit quasiment 300 euros par mois, jusqu'à ce que le Rhône se jette dans l'Euphrate, au nom d'une mystérieuse convention signée autrefois par une secte très occulte qu'on appelle partenaires sociaux.
 J'objectai que si Marcel avait une lombalgie, ce n'était pas ma faute non plus et que son assurance n'avait qu'à s'en occuper (c'est d'ailleurs à ça que ça sert, une assurance...). Et que si moi, je devais construire encore plus de brouettes pour payer ces 300 euros, c'est moi qui aurais la colonne vertébrale en quenouille.
 On me rétorqua alors que je n'aurais droit à rien du tout, vu que la colonne vertébrale d'un patron, c'était son problème à lui et pas celui de la solidarité nationale.

Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas assureur ni réassureur. Et que si je travaille, comme la majorité des gens, c'est pour moi, et pas pour les autres.

 Je me suis aussi inquiété de ce que je ferais de Marcel si mes brouettes ne se vendent plus un jour et si je dois me séparer de lui.On m'a alors imprimé un document décrivant par le menu la procédure de licenciement. Je l'ai lu trois fois, avant d'abandonner.
 J'ai seulement compris que Marcel serait payé à ne rien faire un certain nombre de mois, et pour pimenter la sauce, il faudrait que jelui verse une indemnité de licenciement, au moment où l'entreprise n'aurait plus d'argent, et moi les poches vides et plus de boulot...

J'ai objecté que si les clients ne veulent plus de mes brouettes, je n'ai donc plus de trésorerie, donc je ne vois pas, sauf à puiser dans mes économies, comment je pourrais rémunérer Marcel, qui ne fabrique plus, avec de l'argent que je n'ai pas. On m'a rétorqué que « un contrat c'est un contrat », et que je dois le respecter. A quoi j'ai répondu ne pas comprendre comment je pourrais fournir à Marcel une sécurité que moi je n'aurai jamais...

Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas nounou sociale.

Un monsieur, se prétendant contrôleur du travail, avec des mains bien trop blanches pour savoir vraiment ce qu'était le travail, est venu visiter l'atelier de mon père. Il a poussé des cris de chouca en rut devant l'emboutisseuse, hurlant qu'elle n'était pas aux normes, et que si je mettais un employé devant cette machine, j'irais droit en prison. J'ai répondu que mon père avait travaillé 40 ans sur cette machine vénérable, et qu'il était seulement mort d'être trop vieux. Que de toute façon je n'avais pas le premier sou pour acquérir une nouvelle emboutisseuse, et qu'il y avait mille autres possibilités pour se blesser dans un atelier que d'aller, mettre la main sous cette satanée machine.

Voilà pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas ange gardien.


Puis un jour, quelques mois après mon retour en France, un gentil courrier m'a annoncé que j'allais devoir, moi aussi, donner plus de lamoitié de mon bénéfice, après avoir rémunéré Marcel, afin de bénéficier d'une protection sociale contre une montagne de calamités (curieux le lapsus légal qui vous fait bénéficier de choses diverses avec votre propre bénéfice...). J' ai décliné l'invitation, puisque j'avais,durant ma vie dans le Pacifique, économisé suffisamment pour être à l'abri.
 On m'a répondu que la protection, dans le doux pays de France, n'était pas une option personnelle, mais obligatoire, sous peine des piressanctions financières et même de la prison.

 Voilà pourquoi je ne vais sans doute pas continuer l'entreprise, et donc pourquoi je n'embaucherai pas Marcel, parce que, voyez-vous, je suis constructeur de brouettes, pas un coffre-fort où vont puiser des gens que je ne connais pas pour me garantir des choses dont je n'ai nul besoin.

 A cet instant de mes réflexions sur l'avenir de cette petite entreprise familiale, j'ai regardé l'allure des bâtiments où créchaient ces gens qui voulaient ma peau, je les ai trouvés tristes et laids. J'ai regardé la tête des employés de ces machines bureaucratiques auxquelles je m'adressais, je les ai trouvés déprimés et déprimants, j'ai regardé les imprimés que j'avais reçus, je les ai trouvés illisibles et incompréhensibles.
Et j'ai pensé à mon grand-père et à mon père, fiers de leurs brouettes et heureux de satisfaire leurs clients.
 J'ai pensé au rêve que j'avais, en revenant en France, de retrouver ce bonheur simple durant une dizaine d'années, avant de goûter aux joies de la pêche à la ligne.

Je me suis demandé pour quelles obscures raisons j'irais me crever le derrière pour faire vivre cette armée de parasites et entretenir un système qui est à l'absolu opposé de mes valeurs les plus sacrées.
 Parce que, voyez-vous, le travail a toujours été pour moi synonyme de bonheur. Et ce bonheur-là, tous ces organismes en ont fait un bagne...


Le problème dans tout ça, c'est que nous sommes cinq millions de petits artisans dans ce pays qui n'embaucheront pas Marcel... C'est ballot, n'est-ce pas.?.. Mais après tout est-ce vraiment un problème ? Ne pas embaucher Marcel, ça fera plein de boulot pour les assistantes sociales, les pôlemployistes, les distributeurs de revenus minima, et bien sûr les fabricants de brouettes chinoises...
 Et la France, vue d'Australie, passera encore un peu plus pour le dernier pays communiste d'Europe de l'ouest.

   Quant à Marcel, il se demandera longtemps pourquoi je ne l'ai pas embauché.

Il se trouvera bien quelques bonnes âmes pour lui susurrer que les patrons sont tous les mêmes, ils préfèrent se dorer la pilule dans le Pacifique que de jouer en France un rôle social de solidarité. Je n'ai jamais voulu jouer de rôle social, moi, parce que, voyez-vous, je suis un simple constructeur de brouettes...
 Et les autres, là-haut, les hauts fonctionnaires qui savent tout sur tout alors qu'ils n'ont jamais travaillé de toute leur vie (dans le sens où mon père entendait le mot "travail"), ils se demanderont longtemps pourquoi je suis reparti. Pas le temps de leur expliquer...
 Si à Bac+20 ils n'ont toujours pas compris, il est définitivement trop tard.

Dans quelques jours, je vais cesser de riveter des brouettes et je vais repartir dans le bush australien.
 Je vais fermer la porte du vieil atelier, qui a fait vivre ma famille pendant deux générations, et jeter la clé dans la rivière.
 J'aime toujours ce pays où je suis né, mais je n'ai pas le courage d'apprendre à devenir aussi abruti que ceux qui le dirigent aujourd'hui..

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MORALITE :

C'est encore binaire, dualiste, guerrier, conflictuel :

Ultra Libéralisme = où l'individualisme prime sur le bien commun
Ultra Bureaucratie = où le système qui gère le bien commun écrase les individus

La masse contre quelques puissants
Les puissants contre la masse

Il est urgent de panser le monde et penser un nouveau monde !





9 mois en 4 minutes: l’incroyable évolution d’un foetus dans le ventre de sa maman

Les réfugiés

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Les réfugiés en cartes: chemins, murs, accueil

Cette carte est la première d'une série cherchant à expliquer la crise migratoire actuelle. Alors que des milliers de réfugiés tentent de rejoindre le nord de l'Europe, les États du vieux continent peinent à faire preuve de solidarité. Pendant ce temps, des murs et des camps se construisent.
Cette carte, réalisée par Olivier Clochard, géographe au laboratoireMigrinter à l'université de Poitiers et membre de l'associationMigreurop, est la première d'une série présentée dans le cadre du projet Ouvrez l'Europe #OpenEurope lancé par Mediapart en partenariat avec des associations, des ONG et des journaux européens.
Elle figure les principales routes empruntées par les exilés pour rejoindre l'Europe. La Suède, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et les Pays-Bas sont les destinations privilégiées de ces personnes fuyant la guerre et la misère venues de la Corne de l'Afrique, d'Afrique de l'Ouest et du Moyen-Orient.
Plus de 150 000 d’entre elles ont débarqué sur les côtes européennes via la Méditerranée depuis le début de l'année (77 000 en Grèce, 75 000 en Italie), selon les dernières estimations de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui évalue à plus de 1 900 le nombre de personnes ayant trouvé la mort au cours de la traversée. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) souligne quant à lui que les îles grecques voient désormais affluer chaque jour un millier de réfugiés.
En matière de politique publique, cette carte révèle la disproportion entre l'accueil ténu réservé par les États membres de l'Union européenne aux demandeurs d'asile et les efforts déployés par ces mêmes États (camps, murs, etc.) pour les empêcher de franchir leurs frontières et limiter leur circulation. 

Son père la filme 15 secondes par semaine pendant 14 ans !

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Un film absolument incroyable ! Un père a eu la très bonne idée de filmer sa fille qui grandit, jusque là, rien de révolutionnaire. Par contre, la façon surprenante dont il s’y est pris pour réaliser son projet fou va tout changer. Et le résultat est franchement à couper le souffle.
Frans Hofmeester a voulu recréer l’évolution de sa fille à l’accéléré. Pour ça, il a eu une idée de génie. Ce papa allemand a décidé d’attraper sa caméra et d’enregistrer sa fille Lotte seulement 15 petites secondes par semaine. La vidéo retrace 14 ans de croissance et le résultat final est vraiment époustouflant ! Monté sous forme de time-lapse, on y voit la fillette devenir une adolescente en à peine 4 minutes.

Les cheveux poussent, les traits du visage se dessinent, etc.. Grâce à l’inspiration de ce papa, les changements physiques théoriquement impossible à voir à l’œil nu deviennent flagrants. Bravo à lui pour cette chance immense qu’il nous offre. Une vidéo rare est qui doit être vue coûte que coûte !

Pyramid alignments with Orion's Belt Constilation

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Nassim Haramein covers the discovery by Robert Bauval & Graham Hancock that pyramid complexes around the world align closely with the orientation of the stars in the Orion's Belt Constilation: an excerpt from Nassim Haramein's "Black Whole" DVD.

Learn more about ancient cultures and their ancient knowledge being reflected in today's more advanced unified physics theories in The Resonance Project's 10-week on-line Resonance Academy launching on October 15th: http://academy.resonance.is/dlvl1-info/

Pyramid alignments with Orion's Belt Constilation: excerpt fr...Nassim Haramein covers the discovery by Robert Bauval & Graham Hancock that pyramid complexes around the world align closely with the orientation of the stars in the Orion's Belt Constilation: an excerpt from Nassim Haramein's "Black Whole" DVD.Learn more about ancient cultures and their ancient knowledge being reflected in today's more advanced unified physics theories in The Resonance Project's 10-week on-line Resonance Academy launching on October 15th: http://academy.resonance.is/dlvl1-info/
Posted by The Resonance Project on mardi 30 septembre 2014

Son père détruit tout ses jeux vidéos pour qu'il aille chercher du boulot !

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Comment est-ce possible d'en arriver à telle situation ?

Son père détruit tout ses jeux vidéos pour qu'il aille chercher du boulot mdrrr !
Posted by Video 2 Ouf on lundi 29 juin 2015


C'est quand même un peu cruel et brutal de la part du père !






Contrôle mental

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Contrôle mental torture et destruction de pauvres personnes par la CIA - MK Ultra témoignage de Karen Wetmore (France 3 - 2015)

Il est libre Max

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Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu'il fait
Il a le sourire facile, même pour les imbéciles
Il s'amuse bien, il n'tombe jamais dans les pièges
Il n'se laisse pas étourdir par les néons des manèges
Il vit sa vie sans s'occuper des grimaces
Que font autour de lui les poissons dans la nasse

Il est libre Max ! Il est libre Max !
Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler

Il travaille un p'tit peu quand son corps est d'accord
Pour lui faut pas s'en faire, il sait doser son effort
Dans l'panier de crabes, il joue pas les homards
Il n'cherche pas à tout prix à faire des bulles dans la mare

Il r'garde autour de lui avec les yeux de l'amour
Avant qu't'aies rien pu dire, il t'aime déjà au départ
Il n'fait pas de bruit, il n'joue pas du tambour
Mais la statue de marbre lui sourit dans la cour

Et bien sûr toutes les filles lui font les yeux de velours
Lui, pour leur faire plaisir, il leur raconte des histoires
Il les emmène par delà les labours
Chevaucher des licornes à la tombée du soir

Comme il n'a pas d'argent pour faire le grand voyageur
Il va parler souvent aux habitants de son cœur
Qu'est ce qu'ils s'racontent, c'est ça qu'il faudrait savoir
Pour avoir comme lui autant d'amour dans le regard

Il est libre Max ! Il est libre Max ! 
Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler
Paroles en attente d'une autorisation des ayants droit.
Nous nous engageons à en retirer l'affichage en cas de demande de leur part.

Différentes visions de l'Europe !

C'est quoi une bifle

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Et sinon...c'est quoi une bifle ? :p(Réalisation: Thibaut Oskian www.ThibautOskian.comÉcriture: Aurélia DeckerComédiens: Aurélia Decker & Clément Vieu)
Posted by ZygomatiK on vendredi 25 juillet 2014

Hubris : avoir toujours avoir plus

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Et si on partageait cette vidéo avec le plus grand nombre ?#larevolutionquicouve
Posted by Boulevard Voltaire on samedi 6 décembre 2014


Est-ce qu'il fait des dons à des oeuvres caritatives ?

Code de l'éthique

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Rappelons notre code de l’éthique :
. M'efforcer de mériter une bonne réputation dans l'exercice de mes activités, qu'elles soient professionnelles ou privées.
. Rechercher le succès mais par les moyens loyaux et honnêtes.
. Me rappeler qu'il n'est pas nécessaire pour réussir, de nuire aux autres ou de leur porter préjudice.
. Chaque fois que la correction de mes attitudes ou de mes actes est mise en doute, accepter de lever ce doute même au détriment de mes propres intérêts.
. Considérer que l'amitié est une fin et non un moyen
. Garder toujours présentes à l'esprit mes obligations envers la communauté à laquelle j'appartiens et lui consacrer d'une manière désintéressée le maximum de mes possibilités matérielles, intellectuelles et morales.
                
Ami(e)s Lions,
L’Homme est par nature évolutif.
La société évolue et change comme l’Homme (hommes et femmes) qui la constitue et la construit.
Ce sont les Valeurs et les Principes qu’il créera qui détermineront la société de demain par deux phénomènes contigus et complémentaires :
. par son action locale
. par sa contribution collective
Ainsi, l’évolution positive de la Société repose sur la prise de conscience de chaque individu et sur sa volonté d’y contribuer.
Tout cela ne peut se concrétiser qu’à travers une éthique :
. l’éthique personnelle
. l’éthique de groupe

Solidarité:
La Solidarité conduit l’Homme à se comporter comme s’il était directement confronté au problème des autres, sans quoi, c’est l’avenir du groupe, donc le sien, qui pourrait être compromis.
Nous, Lions, savons que notre perfectionnement commun, vient de nos échanges dans nos clubs : perfectionnement de nous-mêmes par l’action librement reçue des autres sur nous et perfectionnement des autres par notre réaction sur eux.
Aujourd’hui, sommes nous toujours dans cette démarche ?

Amitié :L’amitié nait de l’empathie et grandit jusqu’au dévouement, elle est faite de désintéressement basée sur la confiance mutuelle, la fidélité et sur une similitude d’aspirations.
Elle ne peut exister que dans un climat de tolérance, d’honnêteté, de bienveillance et parfois d’indulgence.
Aujourd’hui, sommes-nous assez vigilants à ces principes  ?
Une interrogation : ne parlons-nous pas trop d’humanitaire, d’organisations matérielles de manifestations au cours de nos réunions statutaires qui ne nous laissent plus de temps à mieux se connaître, s’apprécier ?
              
Certes, soyons des humanitaires.. mais soyons aussi et peut-être avant tout ….des humanistes.
Exprimons-nous dans nos Clubs si nous voulons survivre dans la société de demain, soyons source de propositions, soyons des exemples..

Ami(e)s Lions, pour une meilleure cohésion,. avez-vous réfléchi à un projet pour votre club ?
rappel : il doit être débattu et réalisé par l'ensemble des membres du club.
. prenez-vous suffisamment en compte les projets nationaux et internationaux pour assurer une cohérence au sein de notre mouvement.
(ne les oubliez pas… lors de la réalisation du projet de Club.)

Autre sujet d’importance : La Journée du Lionisme organisée tous les deux ans par le Conseil des Gouverneurs… la veille de la Convention nationale.
L’éthique et la prospective,  à ce jour, ne sont-elles prises en compte autrement que par une centaine de Lions participant à cette journée ?
           
Ne croyez-vous pas qu’il serait indispensable que tous les Lions y réfléchissent pour « nourrir ». les débats.
J’ai proposé lors de la réunion début septembre de la commission nationale Ethique  que le thème choisi pour Mai 2011  soit débattu, dès maintenant, dans les Clubs : la bioéthique
            (thèmes à développer)
. Les dons d’organes
. Assistance médicale à la procréation
. Les cellules souches et l’embryon
. Dépistage prénatal
. Questions posées à la génétique par la bioéthique (La discrimination, le droit à l’information, le droit de ne pas savoir, la médecine prédictive, l’identification génétique, problèmes éthiques de la thérapie génique)
. La recherche sur l’homme Question éthique posée : Le consentement, les personnes en situation de vulnérabilité, le placebo, les essais de la phase 1 en cancérologie,
. L’apport des neurosciences, Modifications extérieures du comportement par : les médicaments les électrochocs, etc,  la tentation de réduire l’humain à ce qu’en dit la médecine..

Si les interrogations éthiques concernant la médecine ne sont pas neuves, la bioéthique se distingue de la déontologie médicale classique, en ce que celle-ci constitue davantage un code éthique fondé par les médecins pour les médecins.
La bioéthique, au contraire, fait intervenir une pluralité d'acteurs et de disciplines (outre les médecins, biologistes et généticiens , les philosophes, juristes, sociologues théologiens. La bioéthique est une partie de l'éthique qui est apparue, en tant que « champ » ou « discipline » nouvelle, dans le courant des années 1960 et des interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences.
Que de sujets passionnants à découvrir…et à développer.

Ami(e)s Lions,
Nous voyons que le lionisme peut et doit s’intégrer dans l’évolution de la société du XXIème siècle, puisque son rôle est bien de faire évoluer chacun de ses membres!

Nous sommes donc, si nous en avons la volonté, au cœur des transformations, porteuses de sens, de la société.

De nombreuses tentatives ont été faites…
Notre volonté a toujours souhaité tenir compte de la créativité foisonnante des membres, de rassembler les projets individuels vers un projet collectif.
(quelques exemples humanitaires et humanistes internationaux et nationaux: ex :  la Vue- Vacances Plein air….5000 enfants vivent leurs rêves - Lions Alzheimer  -  Enfants et Santé pour lutter contre les cancers de l’enfant et de l’adolescent) - la création du Groupe 2017 ayant pour but d’assurer un lien entre les lions des clubs et ceux, dans notre association, qui peuvent définir les principes directeurs de notre action.) - Sécurité Routière - etc…
….et faute de continuité…parfois que deviennent ces magnifiques projets..

Quel avenir, voulons-nous ?


Henri Laborit nous dit, dans l’éloge de la fuite : « Nous n’aurons pas d’avenir, si nous ne l’imaginons pas : il n’y aura qu’un perpétuel retour du passé, qui se transformera en subissant les lois implacables de la nécessité ». 

François Leduc

Hewlett-Packard épinglé pour avoir versé des pots-de-vin

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Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine démissionne et confie l'intérim à la tête de l'Etat au premier ministre, Vladimir Poutine.Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine démissionne et confie l'intérim à la tête de l'Etat au premier ministre, Vladimir Poutine. © Reuters.

De l’argent sale en provenance de l’entreprise américaine Hewlett-Packard a aidé l’autocrate russe Vladimir Poutine à consolider son pouvoir, révèlent dans une enquête au long cours David Crawford et Marcus Bensmann, journalistes pour notre partenaire allemand CORRECT!V. La cour de justice régionale de Leipzig devrait bientôt statuer sur cette vaste affaire de corruption.
 |  Par David Crawford et Marcus Bensmann (Correct!v)
De l’argent sale en provenance de l’entreprise américaine Hewlett-Packard a aidé l’autocrate russe Vladimir Poutine à consolider son pouvoir, révèlent dans une enquête au long cours David Crawford et Marcus Bensmann, journalistes pour notre partenaire allemand CORRECT!V. La cour de justice régionale de Leipzig devrait bientôt statuer sur cette vaste affaire de corruption.

La cour de justice régionale de Leipzig devrait bientôt statuer sur une vaste affaire de corruption. Le ministère public accuse l’entreprise américaine Hewlett-Packard (HP) d’avoir payé au moins 7,6 millions d’euros de pots-de-vin à de hauts fonctionnaires russes, afin de protéger sa position dominante sur le marché russe.
En réalité, les documents révèlent un scandale bien plus important. C’est Vladimir Poutine lui-même qui a autorisé cette affaire. Les pots-de-vin d’HP lui ont permis d’acheter la loyauté de toute une bande de procureurs, l’aidant ainsi à prendre le contrôle de tout le système judiciaire russe.
Le scandale peut être résumé en une phrase : l’argent sale de l’entreprise américaine Hewlett-Packard a aidé l’autocrate russe Vladimir Poutine à asseoir son pouvoir.
Les faits
  • En novembre 1999, Vladimir Poutine lance une procédure d’achat d’un réseau informatique pour les services du procureur général. Le fabricant américain Hewlett-Packard remporte le contrat, bien que son offre ne soit pas la moins chère. HP exprime sa reconnaissance en payant au moins 7,6 millions d’euros en pots-de-vin.
  • L’argent finit dans les poches de fonctionnaires russes, parmi lesquels on trouve des procureurs et des agents des services secrets. Depuis, aucun procureur général russe n’a lancé d’enquête sur Poutine.
  • Le contrat n’aurait pas été possible sans l’aide des Allemands : la transaction d’HP était couverte par une garantie d’exportation d’Euler Hermes, qui appartient au groupe allemand Allianz.

Une caisse noire en Saxe
Les histoires les plus importantes commencent parfois de manière tout à fait banale. Celle-ci débute en 2007, dans la petite ville allemande de Delitzsch, en Saxe, où des fonctionnaires du fisc enquêtent sur un revendeur d’ordinateurs du nom de Ralf K., membre de la CDU (parti chrétien démocrate) et représentant à l’assemblée de district de Saxe du Nord.
Il faut peu de temps aux fonctionnaires pour tomber sur des transactions suspectes, d’un montant total de 21 millions d’euros, qui ne collent pas avec les transactions habituelles de la petite entreprise. Les comptes laissent apparaître des contrats de plusieurs millions d’euros en Russie, alors même que l’entreprise n’avait ni le personnel ni la logistique pour assurer ce genre de contrats.
Il y a anguille sous roche. On fait donc appel aux services du procureur général ainsi qu’à l’Unité d’enquête intégrée de Saxe (INES), spécialisée dans les affaires de corruption complexes. La police épluche des piles de documents et découvre toujours plus de connexions et de comptes remontant de plus en plus haut. En peu de temps, cette affaire de fraude fiscale d’un petit entrepreneur de Delitzsch devient une affaire de corruption menant tout droit au sommet de l’État russe.
L’origine de cet argent est rapidement découvert : il provient de Hewlett-Packard, le géant américain de l’informatique. Ralf K. aurait mis en place dès 2004 une caisse noire, en concertation avec HP. Une filiale allemande d’Hewlett-Packard a livré des ordinateurs et logiciels pour environ 11 millions d’euros à Ralf K., puis celui-ci les a revendus à HP pour environ 21 millions d’euros, générant au final, une fois les charges déduites, un profit de 9,3 millions d’euros.
L’accord : au moins 7,6 millions d’euros à payer.L’accord : au moins 7,6 millions d’euros à payer.
De l’argent sale que Ralf K. répartit ensuite sur divers comptes partout dans le monde.
Mais Ralf K. n’est qu’un homme de main, un pion dans un jeu beaucoup plus important. Il ne prend pas ses ordres d’HP, mais du Russe Sergej B. Ils sont amis depuis le début des années 90, quand Sergej B. effectue un stage en Saxe. Par la suite, le Russe et l’Allemand montent tous deux des entreprises aux noms quasiment identiques et font des affaires ensemble à travers tout l’ex-empire soviétique.
Les enquêteurs arrivent également à identifier les récipiendaires de cet argent sale – au premier rang desquels se trouvent de hauts fonctionnaires des services secrets russes et du bureau du procureur général. Le procureur général adjoint Yuri Biryukov, un petit homme dur comme l’acier avec une voix rauque, signe les papiers qui mettent ces pots-de-vin en place, quitte à les falsifier lorsqu’il le faut.
C’est un personnage important de la pyramide du pouvoir de Poutine. Ainsi en 2003, lorsque la compagnie pétrolière Yukos est démantelée et que son patron, l’oligarque Mikhaïl Khodorkovsky, est envoyé en prison, c’est ce même Yuri Biryukov qui signe le mandat d’arrêt.
À partir de 2004, assurent les enquêteurs, les pots-de-vin négociés par Biryukov transitent via des sociétés-écrans vers des employés du bureau du procureur général et des services secrets, que l’on n’appelle plus KGB mais FSB.
Que signifie tout cela ?
Nous sommes restés perplexes sur ce sujet un certain temps.
L’affaire des pots-de-vin d’HP – qui pourrait rapporter à la Saxe des centaines de millions d’euros en dommages et intérêts – n’est-elle qu’un énième scandale de corruption dans un pays traditionnellement corrompu ?
Ou bien se cache-t-il encore autre chose derrière ?
Oui, il y a bien autre chose.



10 avril 2014, 11:50

Hewlett-Packard épinglé pour avoir versé des pots-de-vin en Russie

Hewlett-Packard épinglé pour avoir versé des pots-de-vin en Russie

Vedomosti.

D'après le gendarme boursier américain, la SEC, HP a versé via plusieurs intermédiaires « plus de 2 millions de dollars aux autorités russes pour obtenir un contrat de plusieurs millions de dollars portant sur la fourniture de matériel et logiciels informatiques destinés au bureau du procureur général ».
HP a également reconnu avoir commis des actes similaires en Pologne et au Mexique et a accepté de payer 108 millions de dollars d'amendes pour mettre fin aux enquêtes ouvertes par les autorités américaines sur ces cas de corruption.
En Pologne, la filiale de HP a offert pour 600.000 dollars de cadeaux et d'argent liquide pour obtenir un contrat avec la police locale, tandis qu'au Mexique le groupe a payé plus de 1 M USD à un conseiller lié aux autorités en vue de remporter un appel d'offres pour la livraison de logiciels à une compagnie pétrolière publique.
Selon un communiqué diffusé par le département américain de la Justice, les filiales de HP ont mis en place un réseau complexe de sociétés écrans et de comptes bancaires pour blanchir l'argent, employé des doubles comptes pour suivre les bénéficiaires des pots-de-vin et utilisé des messageries en ligne anonymes et des téléphones mobiles prépayés pour arranger des réunions secrètes où s'échangeaient des sacs d'argent liquide.
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/news/2014_04_10/Hewlett-Packard-epingle-pour-avoir-verse-des-pots-de-vin-en-Russie-3662/

Nothing like getting super creative with your instrument!

L'amitié à travers les âges

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Consultez le sommaire du magazine L'amour, un besoin vital


Anne Vincent-Buffault

   (Profil auteur)
Mis à jour le 27/09/2013
Philia chez les Grecs, compagnonnage des chevaliers médiévaux, amitiés intellectuelles… ou plus intimes de la modernité : 
toutes les époques et toutes les cultures attestent 
de la puissance du lien d’amitié.
Les amitiés légendaires peuplent nos imaginations : Achille et Patrocle, David et Jonathan, Montaigne et Étienne de La Boétie. L’amitié antique et médiévale se célèbre à la vie à la mort. Ce qui frappe dans l’histoire de l’Occident est l’hégémonie masculine des grandes histoires d’amitié relayée par la pensée philosophique. Dans l’Antiquité comme au Moyen Âge, l’amitié entre hommes, au cœur de la cité comme du lien féodal, est un sentiment plus important que l’amour jusqu’à l’invention de celui que l’on dit « courtois ». Censée être librement consentie, elle fait souvent l’objet d’un pacte, d’une déclaration. L’affectif rejoint l’effectif : les preuves d’amitié ne manquent pas, des services rendus aux risques pris au combat

Reprenons l’Iliade et la Bible, La Chanson de Rolandet les Essais de Montaigne où les amitiés prennent vie et passionnent la vie. Achille se met à pleurer la mort de son ami Patrocle dans des hurlements terrifiants avec son énergie douloureuse de héros déchirant ses vêtements et s’arrachant les cheveux. Jonathan déclare son amitié dans un style fleuri et David parle d’un « amour merveilleux, supérieur à celui que l’on peut porter à une femme ». Les chevaliers du Moyen Âge s’embrassent à pleine bouche avant de partir au combat où ils prennent des risques considérables pour sauver l’ami en position difficile. Les Essais de Montaigne sont littéralement hantés par le spectre de La Boétie, l’ami parfait qui est aussi un combattant aventureux de la liberté de penser (encadré ci-dessous).


De la philia à 
la philanthropie


Grande est la pudeur d’Homère sur les liens entre Achille et Patrocle. Depuis Platon, une vieille controverse non encore réglée porte sur le fait de savoir si l’érotisme a sa part dans leurs rapports. Rien dans l’Iliade ne permet de trancher sur la nature de cet amour, Éros d’amitié ou Éros sexuel. Leurs liens sont serrés et intenses sous la tente comme au cœur de la bataille. La question de la différence entre amour et amitié semble anachronique. Faut-il toujours mettre un nom sur les énigmes ? Sous le soleil noir de la mort des jeunes héros, la beauté d’Achille et de Patrocle irradie et leur amitié aura été cette ombre douce qui les protégea un temps. Le deuil d’Achille est violent, l’ami est si inconsolable que c’est au-devant de la mort qu’il va.

Pour les Grecs, l’amitié est plus étendue et plus multiforme que l’amour : ce pouvait être une amitié intellectuelle ou une amitié érotique, ils ne concevaient pas l’amitié sans épithète. L’amitié se vit dans la proximité et ne se vit pas à distance : il paraît impossible de vivre sans ami même si l’on ne peut pas avoir trop d’amis. C’est la condition du bonheur humain : il permet d’échapper à la solitude et de trouver du réconfort. Le plaisir d’exister est multiplié par son partage. L’amitié selon Aristote réclame du temps pour s’épanouir et une vie partagée : il faut que les amis aient pu consommer ensemble plusieurs boisseaux de sel (c’est-à-dire une mesure de sel qui correspond à plusieurs mois de consommation).

Plus encore pour Aristote, la philia est cette réserve de chaleur humaine, de lien affectif qui surpasse la simple et froide justice et crée le ciment de la cité. L’élan de la philia donne naissance aux banquets, aux fêtes, au plaisir d’être ensemble comme au courage devant les épreuves à surmonter. Le caractère exubérant et expansif de l’amitié, sa surabondance augmente la joie de se sentir vivant. Comme l’analysait l’historien Jean-Pierre Vernant, il existe en grec une sentence, un dicton qui exprime un consensus : « Entre amis, tout est commun. » Pour que la cité puisse exister, il faut que ses membres soient unis par la philia, qui les rend semblables et égaux. Mais cette communauté des égaux implique toujours une compétition pour le mérite et pour la gloire : pas de philia sans rivalité. Le point de vue aristocratique est toujours présent dans la démocratie. 

Cela requiert l’alliance de deux vertus chez le combattant, le courage viril et la capacité de se mettre sous la protection de l’amitié. L’« aidos » est cette timidité respectueuse qui permet de prendre l’initiative d’une relation d’amitié en reconnaissant à l’autre sa part d’honneur. En cela, Achille n’est pas le parangon de l’amitié de la cité grecque. Apollon, comme Patrocle, reproche à Achille son absence de pitié et d’aidos malgré les compensations proposées lors du différent sur le partage du butin avec Agamemnon. L’aidos permet l’apaisement des querelles, et la sortie du cycle de la vendetta, ce qui est pour d’autres peuples aussi la fonction sociale de l’amitié. C’est le renoncement à la violence et à l’agressivité, la propension à ne plus se poser en rival et à permettre la réconciliation. Le passage du modèle héroïque à la cité doit permettre de conjuguer le goût pour la gloire et la capacité de s’adapter à la morale civique. C’est pourquoi la démesure du héros n’est plus de mise. À l’intérieur de la cité, les hommes sont naturellement amis, même s’ils s’opposent : la philanthropie est cette bienveillance naturelle entre les hommes. Ils peuvent se disputer, se faire les pires coups, ils n’en restent pas moins solidaires.


Le baiser des chevaliers


Le monde chevaleresque du XIIe siècle fait cohabiter seniores et juvenes. Ces derniers, avant de recevoir un fief et de se marier, parcourent en bandes le monde en quête de renommée et de fortunes qu’ils acquièrent à l’occasion des tournois. De même milieu et de même âge, ces jeunes chevaliers sont des amis qui s’« entraiment comme des frères » ; ils forment une fraternité où l’affection et la fidélité occupent une place de choix, d’autant que certains d’entre eux sont « amis charnels », c’est-à-dire parents. Du coup, et par extension, le mot « amitié » sert souvent à désigner sous la plume des hommes du Moyen Âge toute une série d’autres relations ayant un fondement plus ou moins juridique. Mais entre les hommes, des sentiments profonds se tissent, qu’il s’agisse d’individus de la même classe d’âge ou de jeunes initiés par un « parrain ». Leurs liens vont du simple compagnonnage à l’amitié, souvent confondue avec l’amour. Des gestes sans équivoque soudent cette amitié : on boit dans la même coupe et on partage la même couche, jusqu’à la mort puisque le vœu le plus cher des amis est d’être enterrés côte à côte. Un chevalier du XVe siècle, Jean de Bueil, associe ainsi la guerre aux joies de l’amitié : « C’est une joyeuse chose que la guerre. On s’entraime tant à la guerre (…). Une douce joie s’empare du cœur à l’idée que l’on se soutient si fidèlement l’un l’autre ; et quand l’on voit l’ami exposer si courageusement son corps au danger afin de respecter et de tenir le commandement de Dieu, on prend la décision d’aller vers lui, de mourir ou de vivre avec lui et de ne jamais le quitter pour une amourette. On en conçoit un tel ravissement que quelqu’un qui n’en a pas fait l’expérience n’est pas homme à dire combien c’est beau. Croyez-vous que quelqu’un qui fait cela puisse redouter la mort ? C’est impossible ! »
Ces gestes comme le baiser d’amitié, le serment d’aide scellaient l’alliance fondée sur la foi jurée : c’est un rituel de paix à valeur spirituelle qui porte une forte charge émotionnelle.


La montée de l’amitié intime


Montaigne est sans doute l’un des premiers à décrire finement une amitié dans toute son intimité. Le lien intime se distingue de la relation sociale, et doit être absolument désintéressé. Les rites, les signes d’affection en public, les cérémonies d’engagement qui caractérisent les amitiés dans l’Antiquité, à l’époque médiévale et dans les autres civilisations tendent à perdre de l’importance. Mais elles donnent lieu à des correspondances vibrantes et piquantes où les femmes jouent leur partie car elles se révèlent très habiles à mélanger les doux sentiments d’amitié, les vagabondages d’humeur et les bons mots. Ces relations redoublent d’intensité émotionnelle, de déclarations, de démonstrations affectives, les demandes d’amour qui imprègnent les correspondances. Les âmes sensibles sont électrisées par l’amitié. L’amitié, selon Montesquieu, est « un engagement qui n’a besoin d’être confirmé par des paroles, des serments, ni des témoignages extérieurs ». De nouvelles exigences d’intimité, des surenchères de délicatesse, des plongées dans les confidences et les aveux de faiblesse, impliquent que chacun risque une part de lui-même sans que de véritables règles aient été instituées. Dans le courant du XVIIIe siècle, l’expression de l’amour sentimental et de l’amitié fervente tend à se rapprocher. Un nouveau langage de l’intimité s’affirme. Les frontières entre amour et amitié sont incertaines et agrémentent les correspondances des charmes de l’ambiguïté. Le bon mariage est d’ailleurs fondé sur l’amitié tendre plus que sur la passion. Le succès de ce lien affectif repose sur l’émergence d’un espace privé, la relative liberté des engagements affectifs hors des obligations familiales et statutaires. Elle se fonde sur ce qui est personnel : il s’agit d’apprécier la singularité d’autrui. 

Au XIXe siècle et par la suite, l’amitié joue les seconds rôles. Chacun la dit essentielle : en fait, elle vient « en plus » car l’amour a gagné la partie et se mêle de présider au mariage qui demeure garant des patrimoines. Son exercice volontaire rend son existence plus incertaine, plus soumise aux aléas de l’existence.

L’amitié peut-être plus que l’amour devient un lieu d’invention, de création expressive. Les relations amicales s’affirment là où les modèles de vie jouent, comme se dit d’une pièce mal ajustée qu’elle a du jeu : asocialité relative, clandestinité tolérée, entre-deux tandis que la conjugalité, la famille, le travail tiennent le devant de la scène. 

C’est d’ailleurs sans doute l’une des raisons pour laquelle les amitiés de jeunesse dans l’âge de la construction de soi et d’une disponibilité pleine de possibles ont été valorisées comme l’âge de l’ouverture aux autres avant les responsabilités du monde adulte. Vert paradis des amitiés enfantines : George Sand raconte avec émotion les amitiés du couvent des Anglaises où elle et ses jeunes amies s’échangeaient des lettres cryptées et s’amusaient dans les caves et les souterrains. La lecture des correspondances du premier XIXe siècle offre, de ce point de vue, d’amusantes formulations sentimentales et passionnées, des déclarations d’amour, des désirs d’enlacement très nombreux sans que personne y voie malice. Il faut attendre le procès d’Oscar Wilde pour que l’homosexualité plane sur les affinités adolescentes.

Au fil du XIXe siècle, quand la séparation des sexes prime, la fraternité virile, hantée par la nostalgie de l’épreuve guerrière, s’affirme d’autant plus au contact d’une compétition sociale devenue aiguë. La sociabilité unisexe et le cantonnement des femmes dans l’espace domestique renforcent les disparités. L’amitié masculine devient pudique sur les sentiments. L’ascétisme laïc développe une véritable phobie du contact entre hommes, tandis que l’amitié des sociabilités masculines associe un discours antisentimental et grivois. 

Les amitiés féminines ont évolué différemment : dans le domaine des femmes, place est faite à la sensualité, au contact comme à la confidence, dans le prolongement d’une relation de mère à fille. Une manière de vivre l’intime s’y développe où les rêves de transparence, d’effusion voire de fusion des âmes, où le corps n’est pas en reste, sont favorisés. Ces différences tendent aujourd’hui à se réduire. De nos jours, la fragilisation de la famille et du mariage tend à réhabiliter l’amitié de l’âge adulte comme recours et repère dans des trajectoires moins linéaires.

L’amitié contemporaine s’accorde avec les valeurs de l’individualisme : libre choix, égalité, absence d’obligation, expression de soi, authenticité dans les relations intimes qui délivre des liens familiaux parfois étouffants. L’amitié s’épanouit dans un monde fluide de réseaux horizontaux, ce qui rend ce lien labile et fragile. Mais les relations amicales révèlent aussi la soif de solidarité et de coopération, l’expérience de nouvelles formes de vie. « La société des amis est toujours une société idéale », écrivait l’auteur Jean Guéhenno qui ajoutait : « Un ami ouvre en nous les chambres fermées. » Ce qui relève de la découverte de l’intimité peut être aussi laboratoire d’expérimentation sociale.

Montaigne et La Boétie : petite histoire d'une grande amitié

Étienne de La Boétie (1530-1563) est conseiller au Parlement de Bordeaux comme Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592). Leurs réputations fameuses ont précédé leur rencontre. Montaigne a été particulièrement impressionné par Le Discours de la servitude volontaire autrement appelé Le Contr’un de La Boétie. Écrit par un tout jeune homme de 16 ans, ce traité est une défense incandescente de la liberté contre la tyrannie. Il place l’amitié au cœur de l’idéal politique. Le tyran ne peut avoir d’ami. En revanche les amis sont le ferment de la liberté. 

Montaigne rencontre pour la première fois La Boétie dans une grande fête et ils se distinguent immédiatement l’un et l’autre sans le détour des précautions et des longues conversations. Ils sont tous deux des hommes accomplis et La Boétie est de quelques années plus âgé. Ils partagent la même vision des problèmes de leur temps hors de tout dogmatisme ce qui, dans l’époque troublée par les conflits religieux et les guerres civiles, n’était pas sans danger. Leur amitié rend la vie tenable dans la tourmente. L’évocation du corps y est peu présente (Montaigne ne fait qu’évoquer la laideur et la vigueur physique de La Boétie, signe de son courage). 

Le coup de foudre est avant tout celui de deux esprits. « (…) Il vivait, il jouissait, il voyait pour moi et moi pour lui, autant pleinement que s’il eût été », écrit Montaigne dans lesEssais. Durant cette amitié de six ans, peu de temps ensemble, peu de lettres… 

Pourtant, lorsque Montaigne se retire sur ses terres pour se consacrer aux Essais, cela fait près de huit ans que son ami est mort et qu’il vit dans « une nuit obscure et ennuyeuse » comparée aux années de sa douce compagnie. Dans la lettre qu’il écrit à son père sur l’agonie de La Boétie, il raconte la scène poignante où celui-ci a demandé :« Mon frère, mon frère, me refuseras-tu une place ? » Montaigne est hanté par sa promesse et dresse un tombeau à La Boétie pour célébrer sa valeur et leur rencontre d’exception. 


« Nous nous embrassions par nos noms »

Ce que nous dit Montaigne de cette amitié avec cette « ombre posthume » ouvre une nouvelle expression à cette relation sans pareille, dans un attachement de deux âmes, de deux volontés. C’est un grand miracle de se doubler, nous dit Montaigne. Au point qu’il n’est plus de secret avec son double. Ayant perdu son miroir, plein de mélancolie, Montaigne tente de retrouver l’écho de la voix de La Boétie en écrivant les Essais. L’expression de l’amitié intense s’y déploie. « Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j’en puis dire particulièrement, ne sait quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous entendions l’un de l’autre, qui faisaient en notre affection plus d’effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. » Il demeure quelque chose de profondément inexplicable et de mystérieux dans cette amitié si parfaite.Aux discours sur l’amitié, que Montaigne trouve trop relâché et sans vigueur, il oppose l’invention de son témoignage qui nous touche, nous bouleverse encore aujourd’hui.
Anne Vincent-Buffault

Anne Vincent-Buffault

Historienne spécialiste de l’histoire des sensibilités, auteure de Une histoire de l’amitié, Bayard, 2010

La chance

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La chance : une Compétence qui se travaille et s entretient ?


Je ne sais pas vous mais pour moi la chance était un concept étrange et mal défini
Beaucoup de réussites ou d échecs étaient portés au débit ou au crédit de la chance .
Facilement je pensais que la chance était juste liée à la quantité de travail
Et puis il y a quelques temps j ai découvert une vidéo postée il y a 5 ans par philippe Gabilliet , professeur de psychologie à l Escp Europe.
Et sa thèse ou conviction développée pour ses étudiants de MBA est que la chance est une Compétence qui se travaille et se développe .
Et j adore sa formule coluchienne  » la chance c est la capacité de gagner des concours de circonstance  »
Une vidéo de 9 minutes absolument passionnante et rafraîchissante ( j envie les élèves de M. Gabilliet )



La chance existe-t-elle ?

Quand bien même elle ne serait qu'une manière d'interpréter le hasard ou de poser un regard optimiste sur le monde, croire en elle nous est nécessaire. Pour avoir foi en l'existence d'abord. Mais aussi pour œuvrer à notre bonne fortune.
Laurence Lemoine

« Il existe partout et toujours, de façon inconsciente, une disposition à vivre un miracle », écrivait Carl Gustav Jung. Et, de fait, les belles histoires existent, tellement inattendues, improbables, extraordinaires qu’elles semblent avoir été ourdies par le destin. « Mon grand-père attendait devant le cinéma une jeune femme qui n’est jamais apparue, raconte Marie- France. De son côté, ma grand-mère attendait un homme qui ne venait pas non plus. Ils se sont vus. Ça a été le coup de foudre. » « J’ai quitté un compagnon à l’étranger en prétendant que telle entreprise, en France, voulait me recruter, confie Carole. Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’était pur mensonge, je n’y avais jamais pensé. Le lendemain, une amie m’appelle de Paris pour me dire qu’elle avait transmis mon CV à une amie à elle, DRH dans cette même entreprise. J’y travaille maintenant depuis dix ans. » Claude Jaffiol, professeur de médecine, aurait dû, avec son épouse, être à bord du vol Rio-Paris qui s’est abîmé en mer en juin 2009. Malgré son insistance et les efforts de l’hôtesse, il n’a pas pu trouver de places. « La providence nous a protégés », a-t-il déclaré à la presse.
La chance existe-t-elle ou n’est-elle qu’une interprétation de la réalité, lorsque celle-ci dépasse l’entendement, déborde l’émotion ? Car, après tout, Claude Jaffiol n’a jamais été inscrit sur ce vol. En a-t-il donc vraiment réchappé ? La chance (du latin cadere, « choir, tomber ») relève-t- elle du hasard (az-zahr, « jeu de dés » en arabe) ou de la fatalité ( fatum, le « destin » latin) ? Est-elle une expérience purement aléatoire – un heureux accident –, ou la manifestation d’un dessein surnaturel, celui de la déesse Fortuna, ou encore l’unus mundus jungien (Unus mundusou « monde un », où s’unifient l’esprit et la matière) ? Et surtout : pourquoi avons-nous besoin d’y croire ?

Expliquer l'inexplicable

Pour aller plus loin
Comment provoquer sa chance ? Arnaud de Saint-Simon, directeur de Psychologies, et Elsa Godart, psychanalyste et philosophe, étaient les invités d'Helena Morna dans Les Experts Europe 1 pour en débattre. Ecoutez ou réécoutez l'émission sur ce sujet sur le site d'Europe 1.
« Nous avons du mal à accepter les coïncidences, reconnaît Dominique Desjeux, professeur d’anthropologie sociale et culturelle à l’université Paris-Descartes. Nous supportons mal une explication par le hasard. Nous préférons la nécessité : chercher le destin, la conspiration, le complot, l’intention, bonne ou mauvaise. » Pourquoi le hasard est-il si difficile à admettre ? Car ce serait « accepter que tout ne soit pas explicable, accepter une certaine dose d’incertitude, de non-maîtrise, donc d’angoisse », répond-il. Pour limiter celle-ci, il nous faut par conséquent transformer le hasard en destin, donner un sens à l’inexpliqué. Croire en sa bonne étoile est nettement plus rassurant que de vivre dans un monde où tout – le meilleur et, surtout, le pire – peut survenir sans raison. « Les croyances ne nous sont pas seulement nécessaires pour survivre, mais tout simplement pour commencer à vivre », écrit Marie- Laure Grivet, psychanalyste. Lorsque le bébé est affamé et que sa mère arrive pour le nourrir, observe- t-elle, il croit avoir créé cette mère nourricière : « Il le croit, et il doit le croire pour sentir non seulement qu’il est puissant, mais que sa puissance est bonne puisqu’elle est récompensée. » Cette illusion joue un rôle dans sa construction psychique : elle lui permet d’acquérir le sens de son unité, de sa permanence, de se sentir vivant. Bon nombre de nos convictions ont cette même fonction : soutenir notre confiance en nous et en la vie. Arrive un moment où il faut abandonner certaines croyances pour s’inscrire dans une appréciation lucide de la réalité, poursuit, en substance, Marie-Laure Grivet. Et cependant, devant l’insondable mystère de notre condition humaine, nous ne cessons d’avoir besoin de croire au miracle, comme le disait Jung, pour nourrir notre désir de vivre.

Mais pourquoi certains s’estiment-ils plus chanceux que d’autres ? La psychanalyse nous apprend l’influence de notre histoire personnelle dans les représentations que nous avons de nous-mêmes et de notre existence. Celles-ci ont peu à voir avec la réalité des faits, et davantage avec le socle d’estime de soi et l’optimisme de chacun. On peut ainsi n’avoir pas été épargné par le sort mais s’estimer chanceux. La psychologie cognitive explique ces différences subjectives au moyen de la « théorie de l’attribution » développée par Bernard Weiner, psychologue américain spécialiste de la motivation. Selon que nous attribuons nos réussites à des causes internes (j’ai beaucoup travaillé) ou à des causes externes (on m’a beaucoup aidé), nous sommes plus ou moins portés à la responsabilisation et à la toute-puissance (surestimer sa propre responsabilité), ou à la passivité et à la superstition (surestimer le hasard, jusqu’à lui prêter des intentions). Chacun de nous recourt, pour justifier ce qui se produit, à des causalités multiples qui rendent les événements plus ou moins maîtrisables.
Ce que Jung nommait la « synchronicité » nous aiderait également à trouver notre voie. Le philosophe Michel Cazenave la définit comme « deux événements que rien ne relie selon la causalité classique et qui, pourtant, en survenant simultanément, créent du sens pour la personne qui en est le sujet ». Une anecdote bien connue raconte que, au moment précis où une patiente de Jung, particulièrement résistante au travail de l’analyse, rapportait un rêve dans lequel on lui avait fait cadeau d’un scarabée doré, un insecte se cogna, dans la réalité, à la fenêtre du cabinet. C’était un scarabée. Sans prétendre à un message envoyé par l’univers, Jung souligna la puissance symbolique de cette coïncidence, qui provoqua une forte émotion chez sa patiente et permit en elle des transformations profondes. « Il est fascinant d’observer comment les gens franchissent les portes de notre existence, comment les livres trouvent leur chemin jusqu’à nous à des moments déterminants », note le psychologue québécois Jean- François Vézina dans Les Hasards nécessaires. Certaines coïncidences viennent ainsi faire sens pour la psyché, dans la double acception de « signification » et d’« orientation ». « Elles semblent répondre à un but de l’inconscient sans que celui-ci ait pu le provoquer », ajoute Michel Cazenave. Et poussent le sujet à reconsidérer ses choix. La chance n’est donc pas seulement le fruit du hasard. Elle résulte surtout de la manière dont nous transformons le fortuit en opportunité.

Distinguer ce qui dépend de nous

En consultation, Elsa Godart aime s’appuyer sur l’apport des philosophes stoïciens et de ce qu’ils appelaient la « thérapie du jugement ». « Nous devons apprendre à distinguer ce qui dépend de nous et sur quoi nous avons l’obligation d’agir, et ce qui n’est pas de notre ressort, que nous devons accepter comme tel, expose-t-elle. Qu’un malheur survienne, nous ne pouvons l’empêcher. Mais il nous appartient de décider si notre existence s’arrête là ou si nous pouvons en faire une expérience constructive. » La chance, dit l’adage, sourit aux audacieux. Les Grecs nommaient kairos le « temps de l’occasion opportune », ce point d’inflexion qui, selon notre réaction, peut donner lieu à une bascule décisive. Cette notion articule ainsi la dimension du temps et celle de l’action : soit nous saisissons l’opportunité et oeuvrons à notre bonne fortune, soit nous ne la voyons pas et il ne se passe rien.
Dans le même esprit, la notion de « sérendipité », conçue par le romancier britannique Horace Walpole au XVIIIe siècle, qualifie ces erreurs susceptibles d’engendrer de grandes trouvailles, selon la sagacité du chercheur. Ainsi, c’est parce qu’il s’égare de plusieurs milliers de kilomètres que Christophe Colomb trouve l’Amérique, parce qu’elle met sa tarte à l’envers dans le four qu’une des soeurs Tatin invente une succulente pâtisserie, parce qu’un échantillon oublié dans son laboratoire s’est couvert de moisissures que Fleming découvre la pénicilline. Tout cela serait-il arrivé si chacun d’eux avait voulu corriger son erreur plutôt que d’essayer de voir le positif dans le négatif ? « La chance, c’est aussi un regard sur le monde, affirme la philosophe Elsa Godart. Nous contribuons à la faire advenir en cultivant notre capacité d’émerveillement.

3 questions à Elsa Godart

Si toucher du bois rassure, où est le mal ?
Elsa Godart est psychanalyste et philosphe 
Quelle est la fonction des superstitions ? 
C'est un mécanisme de défense devant l'incertitude. Lorsque Mathilde, l'héroïne d'Un long dimanche de fiançailles, répète ses incantations «  Si j'arrive au virage avant la voiture, Manech reviendra vivant », elle espère en une possibilité de maîtriser le hasard, d'empêcher le pire d'arriver. Et pourquoi pas ? Si toucher du bois rassure, où est le mal ? Ce qui est plus ennuyeux, c'est lorsque les rituels conjuratoires deviennent contraignants, confinant à la névrose obsessionnelle.
Certaines superstitions ne sont pas complètement absurdes...
 Beaucoup d'entre elles reposent même sur un fond de vérité : passer sous une échelle peut en effet être dangereux. Elles ont donc une réelle fonction protectrice. Mais surtout, il y a des croyances qui nous tiennent, qui fondent notre identité. S'attacher à certaines superstitions peut être une manière de rendre hommage à sa culture.
Mais pourquoi se complaire dans l'irrationnel ? 
Je me méfie bien davantage de la rationalité à tout prix. Croire que l'on peut tout expliquer, tout maîtriser par la technique et la science est une illusion qui rend plus malheureux encore. Laisser sa place à l'imprévu, à l'improbable, à la chance est bien plus enchanteur.

Décryptage : La malchance, un symptôme ?

Signe que notre vie ne va pas dans la bonne direction ou prophétie autoréalisatrice, la déveine se combat.
« Je n'ai pas de bol », « Je n'ai jamais de chance... » Les psys décèlent, dans les propos de nombreux patients, cette conviction d'être maudits, voués au malheur et à la déveine. Certains d'entre eux, en effet, enchaînent les coups du sort dans une série invraisemblable : maltraitance, trahison, panne électrique, catastrophe naturelle, maladie grave, cambriolage... «  Or, rien n'est plus auto-prédictif que de croire à notre malchance, analyse Elsa Godart, psychanalyste et philosophe. Car, alors, nous nous entourons des mauvaises personnes, nous prenons les mauvaises décisions, nous nous exposons à des risques inutiles, nous ne prenons pas assez soin de nous, comme si nous avions admis, une fois pour toutes, ne pas mériter mieux. »
Cette relation pathologique à la chance, fondée sur une mauvaise image de soi, fait le lit de la superstition - on croit au mauvais œil, on s'en remet à des grigris ou à des nombres fétiches, on consulte les augures (voyance, numérologie...). Et des conduites ordaliques : convaincu d'être réprouvé, on tente de valider son existence par des comportements à risques (jeu excessif, saut de la mort, roulette russe, rapports non protégés...) dans l'espoir de gagner, enfin, les faveurs divines. La thérapie permet alors, sans magie aucune, de conjurer la malchance « en réparant l'estime de soi, en prenant la mesure de l'importance des croyances qui nous gouvernent, en restaurant la volonté d'agir de manière constructive plutôt qu'en suivant ses pentes habituelles... » décrit Elsa Godart. Qui ajoute croire beaucoup aux signes. « Se heurter à autant de murs doit nous signaler que nous ne sommes pas sur le bon chemin », suggère-t-elle.
« En grec ancien, le terme sumptôma désigne la coïncidence, ce qui arrive avec, commente Michel Cazenave, philosophe et poète. La malchance répétitive, en tant que symptôme, n'est-elle pas une occasion qui nous est offerte de travailler quelque chose de notre problématique pour avancer sur notre chemin ? » Pour lui, elle est une manifestation de ce que Carl Gustav Jung appelait l'ombre, c'est-à-dire à la fois le refoulé freudien et ce à quoi nous étions appelés dans la vie, et que nous n'avons pas assumé. En d'autres termes, la malchance nous signale que notre existence n'est pas en conformité avec les desseins de l'univers. La pensée jungienne postule en effet un continuum entre l'inconscient individuel et l'inconscient collectif. « Nous échouons lorsque notre ego poursuit des buts qui ne correspondent pas aux besoins de la société », estime Michel Cazenave.
Comment se remettre sur une voie chanceuse ? Sa réponse : « Il n'y a pas de solution, pas de volontarisme possible. Il y a simplement à traverser cet état de malaise qui, si nous ne fuyons pas, si nous acceptons de nous confronter à l'inconscient, nous permet d'accéder à notre nature profonde. C'est ce que Jung appelait le processus d'individuation. «  Rien à faire, donc, si ce n'est accepter la dimension initiatique de l'adversité. » La chance, prédit-il, viendra de surcroît. 




Pourquoi Chaque Homme Doit s’Eveiller au « Masculin Sacré »

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